- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Épée de Bois
- Paris 12ème
Les Autres

Mis en scène par Jean-Louis Benoit
8,5/10
- Théâtre de l'Épée de Bois
- route du Champ-de-Manœuvre
- 75012 Paris
Itinéraire
Billets à 20,00 €
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LES AUTRES est un spectacle constitué de quatre pièces courtes écrites par Jean-Claude Grumberg : Michu, Les Vacances, Rixe, et La Vocation.
"Jean-Claude Grumberg est l’auteur tragique le plus drôle de sa génération" écrit Claude Roy.
Il est vrai que ces quatre croquis féroces sont d’un comique irrésistible.
La bêtise xénophobe et raciste que dénonçait Grumberg il y a une cinquantaine d’années dans ces quatre pièces courtes sévit toujours. Mais aujourd’hui elle a pris ses aises. Elle a la tête haute.
Elle est devenue un programme politique.
Toutes les critiques
LES AUTRES
Théâtre de l’Epée de bois du 23 nov. au 23 déc.
Jean Claude Grumberg nous entraine avec un humour grinçant et désopilant, à côtoyer une famille à priori ordinaire de petits bourgeois.
A travers les différents événements familiaux, nous découvrons un père borné, intolérant, raciste, xénophobe, autoritaire, coléreux, impulsif.
Une épouse un peu godiche et des enfants soumis.
Faut-il rire ou pleurer devant cette bêtise et cette ignorance.
Le père remarquablement interprète par Philippe Duquesne est tellement odieux qu’on a envie de l’insulter en plein spectacle.
Il a peur de la diversité du monde et des hommes.
Tout ce qui est différent de lui est banni.
C'est toujours l’ignorance de l’autre qui crée les conflits.
En premier lieu cela nous fait rire, sourire puis nous ramène malheureusement à la triste réalité.
On est juste écœuré et révolté d’une telle étroitesse d’esprit.
Le texte est violent dans les mots, l’humour est parfois dérangeant.
Les comédiens sont talentueux : Philippe Duquesne, Nicole Max, Pierre Cup, Stéphane Robles et Antony Cochin, nous plongent dans cette France cocardière, intransigeante et sectaire.
On y croit.
Nous ne sommes plus au théâtre mais transportés dans la réalité du monde.
Faut-il les applaudir ou les insulter ?
Mais réveillons-nous ! Ce sont des comédiens et non ces odieux personnages.
La mise en scène dynamique et animée, les costumes franchouillards et les décors amovibles (de grandes cloisons amovibles glissent élégamment sur le plateau)
Adoucissent cette chronique inavouable mais incontestable.
Théâtre de l’Epée de bois du 23 nov. au 23 déc.
Jean Claude Grumberg nous entraine avec un humour grinçant et désopilant, à côtoyer une famille à priori ordinaire de petits bourgeois.
A travers les différents événements familiaux, nous découvrons un père borné, intolérant, raciste, xénophobe, autoritaire, coléreux, impulsif.
Une épouse un peu godiche et des enfants soumis.
Faut-il rire ou pleurer devant cette bêtise et cette ignorance.
Le père remarquablement interprète par Philippe Duquesne est tellement odieux qu’on a envie de l’insulter en plein spectacle.
Il a peur de la diversité du monde et des hommes.
Tout ce qui est différent de lui est banni.
C'est toujours l’ignorance de l’autre qui crée les conflits.
En premier lieu cela nous fait rire, sourire puis nous ramène malheureusement à la triste réalité.
On est juste écœuré et révolté d’une telle étroitesse d’esprit.
Le texte est violent dans les mots, l’humour est parfois dérangeant.
Les comédiens sont talentueux : Philippe Duquesne, Nicole Max, Pierre Cup, Stéphane Robles et Antony Cochin, nous plongent dans cette France cocardière, intransigeante et sectaire.
On y croit.
Nous ne sommes plus au théâtre mais transportés dans la réalité du monde.
Faut-il les applaudir ou les insulter ?
Mais réveillons-nous ! Ce sont des comédiens et non ces odieux personnages.
La mise en scène dynamique et animée, les costumes franchouillards et les décors amovibles (de grandes cloisons amovibles glissent élégamment sur le plateau)
Adoucissent cette chronique inavouable mais incontestable.
Ah mais ! ... À quel implacable voyage en beauferie ordinaire nous embarque ce spectacle ! Oui, une beauferie nourrie d’ignorance crasse et d’éducation inculte aux valeurs prescrites par l’usage de la norme et de ses conventions sociales réactionnaires. Une beauferie se vautrant dans la lie de clichés homophobes, xénophobes et racistes, rampant sur les idées d’une idéologie de la terreur.
Édifiante leçon de poltronnerie agressive et vulgaire dont la parole bête et méchante semble soumise à une culture dominante qui trouve aujourd’hui encore des échos répandus et banaux.
Jean-Claude Grumberg écrit pourtant ces quatre pièces en un acte dans les années 60 ! Pas une ligne n’a vieillie. Son texte est donc nécessaire.
Henri est un homme du peuple. Le formatage de sa pensée et le lessivage de son imaginaire ont dû lui ôter des neurones dès son enfance, ce n’est pas possible autrement. Il est devenu un de ces nombreux idiots de la société comme d’autres sont idiots du village, en plus dangereux toutefois. Avec son épouse Aimée et ses deux enfants Jean et Gérard, il compose une famille traditionnelle française, cible idéale des journaux télévisés de 20h00, des émissions locomotrices qui les précèdent et de leur lot de publicités vantant les mérites à consommer ce que la télé dit de bien.
Un homme con, con… et gentil à la fois. Un homme qui ne craint rien, ni les bicots, ni les négros, ni les étrangers, même chez eux quand il joue les touristes méprisants. « Non mais dis ! ... Et puis quoi encore ? ».
Seule une mauvaise image de lui-même pourrait peut-être le toucher. Alors, pensez donc ! Lorsque des cauchemars lui font entendre des collègues semer le doute sur sa sexualité ou sa religion, ça l’ébranle le pauvre bougre, ça le déroute, il se sent perdu.
Car pour lui, ne pas être comme les autres serait une maladie aussi redoutable que sa peur des autres. Leur regard vérificateur de normalité et leur jugement de conformité. Il y a comme une névrose paranoïaque chez notre homme, un sentiment permanent de persécution alimenté par la phobie de l’inconnu, de l’étrange et de l’étranger. Il lui faut ressembler aux autres et il prépare ses enfants à en faire de même. « Non mais dis ! … Et puis quoi encore ? »
Jean-Claude Grumberg dépeint dans ces quatre courtes pièces avec un humour cru et dévastateur, la bêtise humaine, sa platitude et le danger persistant de ses explosions intempestives. Cet auteur d’un théâtre de la dénonciation sociale choisit de nous faire rire de ce qui devrait nous révolter. Comme dans cette cruelle description de la veulerie ordinaire du beauf des villes et des champs, rangé sagement dans la masse mais qui ne peut exister qu’en ressortant à chaque occasion sa violence.
La mise en scène de Jean-Louis Benoit joue sur la fluidité des situations, soulignant la force des répliques et les impressions qu’elles dégagent. Rapides et précis, les jeux sont hilarants et d’une redoutable efficacité.
Philippe Duquesne compose un Henri au comique abouti tant il est détestable à souhait. Son interprétation est tellement crédible qu’on aimerait pouvoir convaincre son personnage des erreurs qui fondent sa pensée mais le travail serait titanesque alors on rit pour ne pas l’étrangler. Il emporte avec lui un distribution brillante. Antony Cochin, Pierre Cuq, Nicole Max et Stéphane Robles jouent avec une complémentarité exemplaire. Leurs rôles parfois discrets sont toujours justes. Une belle équipe !
Un spectacle dont l’outrage des textes devrait nous étonner mais qui place le miroir social si justement qu’il nous touche, par sa perspicacité et son traitement comique. Un spectacle drôle et bien joué.
Édifiante leçon de poltronnerie agressive et vulgaire dont la parole bête et méchante semble soumise à une culture dominante qui trouve aujourd’hui encore des échos répandus et banaux.
Jean-Claude Grumberg écrit pourtant ces quatre pièces en un acte dans les années 60 ! Pas une ligne n’a vieillie. Son texte est donc nécessaire.
Henri est un homme du peuple. Le formatage de sa pensée et le lessivage de son imaginaire ont dû lui ôter des neurones dès son enfance, ce n’est pas possible autrement. Il est devenu un de ces nombreux idiots de la société comme d’autres sont idiots du village, en plus dangereux toutefois. Avec son épouse Aimée et ses deux enfants Jean et Gérard, il compose une famille traditionnelle française, cible idéale des journaux télévisés de 20h00, des émissions locomotrices qui les précèdent et de leur lot de publicités vantant les mérites à consommer ce que la télé dit de bien.
Un homme con, con… et gentil à la fois. Un homme qui ne craint rien, ni les bicots, ni les négros, ni les étrangers, même chez eux quand il joue les touristes méprisants. « Non mais dis ! ... Et puis quoi encore ? ».
Seule une mauvaise image de lui-même pourrait peut-être le toucher. Alors, pensez donc ! Lorsque des cauchemars lui font entendre des collègues semer le doute sur sa sexualité ou sa religion, ça l’ébranle le pauvre bougre, ça le déroute, il se sent perdu.
Car pour lui, ne pas être comme les autres serait une maladie aussi redoutable que sa peur des autres. Leur regard vérificateur de normalité et leur jugement de conformité. Il y a comme une névrose paranoïaque chez notre homme, un sentiment permanent de persécution alimenté par la phobie de l’inconnu, de l’étrange et de l’étranger. Il lui faut ressembler aux autres et il prépare ses enfants à en faire de même. « Non mais dis ! … Et puis quoi encore ? »
Jean-Claude Grumberg dépeint dans ces quatre courtes pièces avec un humour cru et dévastateur, la bêtise humaine, sa platitude et le danger persistant de ses explosions intempestives. Cet auteur d’un théâtre de la dénonciation sociale choisit de nous faire rire de ce qui devrait nous révolter. Comme dans cette cruelle description de la veulerie ordinaire du beauf des villes et des champs, rangé sagement dans la masse mais qui ne peut exister qu’en ressortant à chaque occasion sa violence.
La mise en scène de Jean-Louis Benoit joue sur la fluidité des situations, soulignant la force des répliques et les impressions qu’elles dégagent. Rapides et précis, les jeux sont hilarants et d’une redoutable efficacité.
Philippe Duquesne compose un Henri au comique abouti tant il est détestable à souhait. Son interprétation est tellement crédible qu’on aimerait pouvoir convaincre son personnage des erreurs qui fondent sa pensée mais le travail serait titanesque alors on rit pour ne pas l’étrangler. Il emporte avec lui un distribution brillante. Antony Cochin, Pierre Cuq, Nicole Max et Stéphane Robles jouent avec une complémentarité exemplaire. Leurs rôles parfois discrets sont toujours justes. Une belle équipe !
Un spectacle dont l’outrage des textes devrait nous étonner mais qui place le miroir social si justement qu’il nous touche, par sa perspicacité et son traitement comique. Un spectacle drôle et bien joué.
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