- Comédie Contemporaine
- Théâtre de l'Atelier
- Paris 18ème
L'amante anglaise
Après le succès de son adaptation de Fin de Partie, Jacques Osinski s’empare à nouveau d’un grand classique, L’Amante anglaise de Marguerite Duras.
Inspiré d’un fait divers authentique, ce thriller psychologique autour de la personnalité énigmatique de Claire Lannes nous plonge dans les méandres de l’âme humaine.
L'AVIS DE LA REDACTION : 9/10
Anatomie d'un crime.
C'est un conte de la folie ordinaire que nous livre ici Marguerite Duras.
A partir d'un fait divers qui a eu lieu en Province dans les années soixante, elle explore, dans ce portrait de femme criminelle, les limites de la névrose.
Qu'est ce qui fait qu'une épouse bien rangée tue et découpe un beau jour sa cousine qui vivait chez elle depuis des années ? Mariage sans amour, perte d'un être cher, aliénation domestique, sentiment d'inutilité, incommunicabilité ....?
Quand on interroge Claire Lannes, la meurtrière, elle ne nie pas mais répond avec une franchise désarmante " Je ne sais pas ....peut être"
Sur la scène du théâtre de l'Atelier, c'est tout d'abord le mari, Pierre Lannes qui est interrogé par un homme dont jamais nous ne connaîtrons le rôle exact.
Psy, prêtre ou magistrat, Frédéric Leidgens, assis dans le public, imperturbable et impérial, fouille sans relâche et sans prendre position, cherchant des réponses qu'il n'obtiendra pas .....Avec cette voix si particulière, sans affect, et formidablement efficace.
Grégoire Oestermann, l'époux de la meurtrière, est assis sur une chaise, sans bouger, devant un décor brut. Il répond aux questions de l'enquêteur, placide, presque détaché, et nous comprenons qu'il n'y avait pas de lien dans ce couple, deux étrangers l'un pour l'autre.
Petit à petit se dévoilent le contexte de cet acte fou, les différents protagonistes, mais pas le moindre indice, le pourquoi de ce massacre.
Les deux comédiens sont formidables.
Grégoire Oestermann dans le rôle du mari bourgeois de Province complètement déconnecté de la réalité, et visiblement peu affecté par la situation.
Frédéric Leidgens dans celui de ce quêteur de vérité, qui reste parfaitement impassible et sans aucun jugement.
Puis l'interrogatoire - peut-être un peu long - se termine. Le rideau de fer s'ouvre.
La scène de l'Atelier apparaît, brute, sans décor !
Et elle s'avance, la meurtrière, sublimement incarnée par Sandrine Bonnaire.
Simple robe noire, ballerines noires, elle prend place sur la chaise et l'enquête reprend.
Il se passe quelque chose d'incroyable à voir cette femme ordinaire, qui a commis un acte monstrueux, et qui se dévoile, elle qui fut si longtemps murée dans le silence.
La comédienne est prodigieuse, tour à tour terrienne, lunaire et solaire.
Elle nous bouscule avec ses doutes, cherche en elle des réponses qui ne viendront jamais, glisse de la souffrance au sourire.
Déploie une immense palette d'émotions et nous emmène dans son voyage intérieur.
Celle qui dit qu'on entend mieux à travers les portes ne dira jamais pourquoi, car elle même ne le sait pas.
La mise en scène de Jacques Osinski, sans aucun artifice, nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine.
C'est redoutablement efficace, brut comme ce crime terrifiant, et d'une vérité rare ! "Je ne suis là que pour libérer certaines forces inconscientes" dit le metteur en scène.
Nous touchons là l'essence même du théâtre, et toutes nos certitudes volent en éclat.
Less is more .....
Une claque !
Sylvie Tuffier
C'est un conte de la folie ordinaire que nous livre ici Marguerite Duras.
A partir d'un fait divers qui a eu lieu en Province dans les années soixante, elle explore, dans ce portrait de femme criminelle, les limites de la névrose.
Qu'est ce qui fait qu'une épouse bien rangée tue et découpe un beau jour sa cousine qui vivait chez elle depuis des années ? Mariage sans amour, perte d'un être cher, aliénation domestique, sentiment d'inutilité, incommunicabilité ....?
Quand on interroge Claire Lannes, la meurtrière, elle ne nie pas mais elle répond avec une franchise désarmante " Je ne sais pas ....peut être"
Sur la scène du théâtre de l'Atelier, c'est tout d'abord le mari, Pierre Lannes qui est interrogé par un homme dont jamais nous ne connaîtrons le rôle exact.
Psy, prêtre ou magistrat, Frédéric Leidgens, assis dans le public, imperturbable et impérial, fouille sans relâche et sans jugement, cherchant des réponses qu'il n'obtiendra pas .....Avec cette voix si particulière, sans affect, et formidablement efficace.
Grégoire Oestermann, l'époux de la meurtrière, est assis sur une chaise, sans bouger, devant un décor brut. Il répond aux questions de l'enquêteur, placide, presque détaché, et nous comprenons qu'il n'y avait pas de lien dans ce couple, deux étrangers l'un pour l'autre.
Petit à petit se dévoilent le contexte de cet acte fou, les différents protagonistes, mais pas le moindre indice, le pourquoi de ce massacre.
Les deux comédiens sont formidables.
Grégoire Oestermann dans le rôle du mari bourgeois de Province complètement déconnecté de la réalité, et visiblement peu affecté par la situation.
Frédéric Leidgens dans celui de ce quêteur de vérité, qui reste parfaitement impassible et sans aucun jugement.
Puis l'interrogatoire - peut-être un peu long - se termine. Le rideau de fer s'ouvre.
La scène de l'Atelier apparaît, brute, sans décor !
Et elle s'avance, la meurtrière, sublimement incarnée par Sandrine Bonnaire.
Simple robe noire, ballerines noires, elle prend place sur la chaise et l'enquête reprend.
Il se passe quelque chose d'incroyable à voir cette femme ordinaire, qui a commis un acte monstrueux, et qui se dévoile, elle qui fut si longtemps murée dans le silence.
La comédienne est prodigieuse, tour à tour terrienne, lunaire et solaire.
Elle nous bouscule avec ses doutes, cherche en elle des réponses qui ne viendront jamais, glisse de la souffrance au sourire.
Elle déploie une immense palette d'émotions et nous emmène dans son voyage intérieur.
Celle qui dit qu'on entend mieux à travers les portes ne dira jamais pourquoi, car elle même ne le sait pas.
La mise en scène de Jacques Osinski, sans aucun artifice, nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine.
C'est redoutablement efficace, brut comme ce crime terrifiant, et d'une vérité rare ! "Je ne suis là que pour libérer certaines forces inconscientes" dit le metteur en scène.
Nous touchons là l'essence même du théâtre, et toutes nos certitudes volent en éclat.
Less is more .....
Une claque !