- Théâtre contemporain
- Théâtre de la Bastille
- Paris 11ème
Labourer
Trois temps et trois mouvements, voilà que Madeleine Fournier exécute le pas de bourrée, mystérieux archétype qui surgit des danses traditionnelles pour s’immiscer dans le moonwalk ou les claquettes.
Évoquant d’abord un pantin aérien, la danseuse s’ancre bientôt dans le sol, ses pieds frappent, ses muscles se tendent et ses gestes saccadés rappellent autant le labeur paysan que la femme "en travail"…
Dans ce premier solo, Madeleine Fournier creuse au plus profond d’elle-même pour voir éclore la mémoire de son corps, elle déterre et égrène patiemment les gestes ancestraux qui la traversent encore. Il s’agit d’être à la fois la terre vivante, et la main qui en démêle les racines. Et lorsqu’un vieux film scientifique fait apparaître la croissance accélérée de plantes étrangement humaines, on pressent tout ce que le corps cultivé a conservé des rythmes organiques et sensuels du végétal.