top5 (2)

La Réunification des Deux Corées

La Réunification des Deux Corées
De Joël Pommerat
Avec Saadia Bentaïeb
  • Saadia Bentaïeb
  • Agnès Berthon
  • Ruth Olaizola
  • Marie Piemontese
  • David Sighicelli
  • Yannick Choirat
  • Philippe Frécon
  • Anne Rotger
  • Maxime Tshibangu
  • Théâtre des Amandiers
  • 7, avenue Pablo-Picasso
  • 92000 Nanterre
Itinéraire
Billets de 5,00 à 30,00
Evénement plus programmé pour le moment
Achat de Tickets

Une série de petites scénettes sur l’amour et le désamour, l’union et la rupture, la confiance et la trahison.

Nous suivons une femme qui veut divorcer, une qui veut se marier, une qui ne souhaite pas que son fils parte à la guerre, un homme qui attend sa femme en compagnie d’une autre, un couple dont les enfants ont disparu, un prêtre, une prostituée…

 

La critique de la rédaction : Dans cette salle où deux tribunes se font face, la scène est au milieu des spectateurs, créant un terrain de jeu long et étroit. Des séquences de vies sans lien les unes avec les autres se succèdent. Sans lien ou presque car elles parlent toutes d’amour ou de rupture.

C’est touchant, troublant, émouvant, captivant. La pièce met du temps à démarrer mais une fois partie notre attention ne lâchera plus une seconde. Plusieurs personnages se disputent, ils défendent des points de vue diamétralement opposés. Leurs dialogues sont admirablement construits, si bien que chaque acteur alimente l’histoire au fur et à mesure. Nous ne savons plus quoi penser, à quel personnage faire confiance.

Nous retrouvons tous les artifices très en vogue dans le théâtre public : clairs obscurs, comédiens qui fument, chanteur dans un costume à paillettes, fumée à gogo, pluie de goudron... Ces nombreux effets paraissent parfois prétentieux et ne sont pas toujours bien amenés.

Malgré tout, la mise en scène et les voix transformées des comédiens grâce aux micros accentuent énormément le côté dramatique des situations. Nous nous surprenons à imaginer comment les excellents acteurs interpréteraient ces moments de vie qui pourraient très bien être transposés dans une pièce de boulevard plus légère...

C’est aussi ce mélange des genres qui rend 'La Réunification des Deux Corées' atypique.

Nous sortons conquis du Théâtre de l’Odéon.

Note rapide
8,4/10
pour 7 notes et 4 critiques
0 critique
Note de 1 à 3
0%
0 critique
Note de 4 à 7
14%
4 critiques
Note de 8 à 10
86%
Toutes les critiques
19 févr. 2019
9,5/10
15
On le sait, ce n’est un secret pour personne, Joel Pommerat est un génie. Génie de l’écriture, génie de la mise en scène et bien sûr, génie de la direction d’acteurs. Et de fait aucune surprise pour La réunification des deux Corées, c’est parfait.
La scénographie est en apparence très simple : Des gradins qui se font face, les spectateurs de chaque coté, laissant un immense couloir où les comédiens jouent, et bien sûr, comme toujours chez Pommerat, un jeu de lumière incroyable (création de Eric Soyer) qui délimitera les zones, créera des ambiances et façonnera des lieux. C’est d’une magnifique simplicité, à la fois efficace et presque magique (les changements de décors sont tellement rapides qu’ils semblent féériques). Notre regard est amené vers l’emplacement choisi, aucune distraction n’est possible, tout est concentré sur l’action.
Les comédiens sont tous incroyables, précis, impliqués, présents, tour à tour amusants et émouvants.
La pièce est riche de sens, c’est émouvant, intelligent, sensible, fin, grinçant et drôle. Une pièce complète est pleine.
Je me suis imaginée le même texte dit, joué, interprété différemment. En effet certaines scènes pourraient être mise en scène comme une pièce de boulevard, au premier degré et le rendu serait méconnaissable. C’est là toute la force, tout le talent de Pommerat et ses comédiens. Nous donner à voir l’invisible, nous dévoiler le non-dit. Nous montrer le singulier dans le quotidien.
Un chef-d’œuvre.
24 janv. 2015
8,5/10
216
20 petites séquences se succèdent durant près de deux heures, dans une semi pénombre, et le public se retrouve face à lui même en écrasant de toute sa hauteur la scène, un long couloir glissant entre les deux gradins.

Le titre pourrait nous induire en erreur : il ne s’agit pas là d’une pièce historique ou politique. C’est une pièce sur l’amour, sur le manque d’amour et sur l’insuffisance de l’amour.

Toutes les scènes évoquent ce thème sous toutes les formes, et de toutes les manières. La pièce commence avec l’entretien d’une femme avec une voix, à propos d’un divorce. Celle-ci veut divorcer car « il n’y a pas d’amour » entre elle et son mari. Pourtant cela fait plusieurs dizaines d’années qu’ils sont mariés et ont des enfants. Cependant ce manque d’amour la contraint au divorce car la vie devient terne. L’amour suppose donc la vie, et son manque entraine la mort, si ce n’est pas physique du moins psychique.

Tout au long de la pièce cet amour sera réinterprété, dans l’amitié entre deux vieux amis qui sont amenés à se déchirer car l’un des deux rappelle à l’autre un temps où il n’y avait pas « d’amour » entre eux : un amour violent donc. Il y a aussi l’amour interdit incarné dans ce professeur amoureux de son élève mais ses actes entraineront le mal être de cet élève et surtout l’incompréhension et le rejet des parents : un amour qui stigmatise et qui fait mal. Il y a l’amour « qui n’est pas assez » : une jeune fille quitte son compagnon car elle l’aime mais « ce n’est pas assez », l’amour ne remplit pas une vie. Toutes ces interprétations de l’amour semblent vouées les humains à l’échec.

Pourtant, une scène semble apporter un peu d’espoir : nous sommes dans un hôpital psychiatrique et une jeune patiente se retrouve enceinte d’un autre patient. Le médecin propose de la faire avorter car celle-ci n’a pas les capacités de garder l’enfant. Pourtant, la jeune femme tient tête au médecin et veut conserver son bébé car, comme elle le dit et le répète : « grâce à l’amour ça va bien se passer », elle croit en l’amour bien plus fort que son médecin et c’est celui-ci qui finit par s’effondrer tandis qu’elle garde sa décision jusqu’au bout.

C’est lui qui finit par pleurer comme un enfant sur une chaise en sanglotant que l’amour n’existe pas. Cette jeune patiente redonne de l’espoir, et on peut comprendre que seuls les gens trop censés ne font pas confiance à l’amour, ils sont trop méfiants.

Cependant « choisir son camp » parmi les personnages s’avère difficile et il n’y aucun parti pris, véritablement. Le décor, les acteurs et leur corps osseux (trop mince, ça en fait presque mal), la lumière et la musique plonge le spectateur dans une atmosphère angoissante où il est perdu et ne sait plus quoi penser. On pourrait croire que Pommerat nous présente des personnages sans espoir dans une société vide mais ce n’est pas le cas, enfin je crois : on nous présente diverses images de l’amour et surtout on essaye de COMMUNIQER ce qu’est l’amour. Une définition précise n’est pas possible mais les illustrations de Pommerat sont magnifiques, très bien jouées et maniées avec brio.

Un grand merci à l’association Louis Brouillard et à son metteur en scène : une pièce hors norme qui atteint le sublime.
23 déc. 2014
9/10
245
Un spectacle extraordinaire.

Joël Pommerat dans toute sa splendeur : un texte à la fois accessible et très profond, une mise en scène minimaliste mais prenante. C'est en associant et en tournant à l'absurde une série de situations familières que le metteur en scène nous plonge dans une réflexion sur l'amour et le couple dans notre société. A des kilomètres des clichés et des idées reçues, La Réunification des Deux Corées est réellement un spectacle complet, mêlant humour, émotion et réflexion. Tout cela porté par de très grands comédiens.

Que dire de plus, courez-y !
22 déc. 2014
8,5/10
217
Deux ans après son succès monstre à l’Odéon, La Réunification des deux Corées revient en fanfare pour Noël. Le metteur en scène/auteur star Joël Pommerat s’érige en soldat de l’amour questionnant l’ampleur de la passion et du désir.

Porté par une troupe au talent toujours incontestable, ce kaléidoscope de saynètes explose telle une bombe sur le plateau des Ateliers Berthier. Exsangues, le public comme les comédiens reçoivent l’uppercut grotesque et terrible de cette maladie d’amour si humaine… Immanquable !
Votre critique endiablée
Nos visiteurs sont impatients de vous lire ! Si vous êtes l'auteur, le metteur en scène, un acteur ou un proche de l'équipe de la pièce, écrivez plutôt votre avis sur les sites de vente de billets. Ils seront ravis de le mettre en avant.
Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor