La controverse de Karakorum
Guillaume de Rubrouck, moine franciscain envoyé par Saint Louis en 1253 auprès du grand Khan à Karakorum pénétra dans l’Empire Chinois, près de vingt ans avant Marco Polo.
Saint Louis espérait rallier l’Empereur à sa croisade pour reconquérir Jérusalem. Rubrouck nous a laissé un manuscrit, Itinerarium as partes orientales, relatant son voyage et la controverse de Karakorum de 1254 organisée par l’Empereur. Ce dernier demanda à chacun des représentants des religions (bouddhistes, soufis, nestoriens, chrétiens) d’argumenter en interdisant de se servir de "paroles désagréables ou injurieuses […] sous peine de mort". La conclusion fut qu’il y a peut-être un Dieu ou plusieurs, mais toutes les religions ont en commun la louange par le chant et la vocalisation par l’homme de la parole divine…
Guillaume revient sans l’allié Khan. Ce manuscrit nous dévoile un texte intime, les impressions et la pratique régulière du chant grégorien de Guillaume pour exprimer sa foi.
Ainsi, avec la complicité des autres musiciens de La Camera delle Lacrime, Bruno Bonhoure et Khaï-dong Luong invitent le spectateur à un voyage dans les langues, les mélodies, les rythmes et les fêtes musulmanes, chrétiennes, bouddhiques, profanes des pays traversés, mais aussi des territoires physiques et spirituels laissés derrière Guillaume de Rubrouck.
Eglise de Luzarches (Festival de Royaumont)