- Théâtre contemporain
- Lucernaire
- Paris 6ème
L'incroyable rencontre Antoine Vitez - Jean Paul II

- Bernard Lanneau
- Michel Bompoil
- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Rencontre du pape Jean-Paul II avec Antoine Vitez.
Lors de la représentation du Mystère de la Charité de Jeanne d'Arc de Charles Péguy le 28 juillet 1988 dans les jardins du Palais Apostolique de Castel gandolfo.
La critique de la rédaction : 6.3/10. Une pièce intéressante, riche, mais manquant à notre goût de théâtralité.
Nous assistons à une conversation entre deux érudits, l'un est un homme de théâtre athée, l'autre est le plus grand des catholiques. Le premier vient bousculer le second en l'interrogeant avec insistance et scepticisme sur ses convictions.
De nombreux thèmes sont alors abordés comme le passé parfois difficilement justifiable de l'Église, le pouvoir du Vatican, le rôle du théâtre dans la société, le communisme...
La conversation va assez loin et ne manque pas d'intérêt même si nous avons parfois trouvé que le pape répondait aux attaques de l'administrateur de la Comédie-Française de manière un peu automatique. Il est plutôt sur la défensive et dans l'apaisement et cela ne sert pas toujours son argumentation.
Les acteurs jouent ce dialogue de manière très courtoise, pleine de sagesse, si bien que l'opposition des idées n'est pas représentée dans les gestes et les postures. C'est d'ailleurs difficile de ne pas décrocher à un moment ou un autre car la conversation est très fournie et la mise en scène assez statique, avec les deux acteurs en permanence sur scène.
Malgré ces petits défauts, nous avons passé une sympathique soirée.
Il faut se replacer dans la situation politique de 1988, pour mieux apprécier tous les échanges doucereux, des deux personnages, interprétés avec puissance et conviction et avec une mise en scène dépouillée, sur un plateau quasi-nu...
Tous les sujets sont abordés : théâtre, excommunion, foi, inquisition, poids de l'histoire, communisme, corruption, richesse et pauvreté.
L'échange est plaisant mais il reste trop timoré. A de nombreuses reprises, on voit le pape ou Antoine Vitez mettre fin à l'argumentation ou à changer de sujet sans que l'autre n'insiste. J'y ai vu dans ce sens une certaine superficialité. Le discours est quant à lui celui de deux érudits et peut être un peu difficile à suivre ou pour le moins, on lâche par moments. A mon goût, le discours revient très souvent sur le communisme. Toutefois, le discours du pape polonais sur la souffrance de son pays est intéressante.
Le discours est plaisant, on se laisse porter.
Aucune mise en scène, cela affecte le dynamisme de la pièce.
Foi, science, théâtre et rôle de l'acteur, l'église et son histoire... les deux hommes abordèrent ces sujets profonds et graves. Portée par deux acteurs remarquables, cette pièce nous transporte à Castel Gandolfi et on assiste "en direct" aux échanges entre le Saint Père et un homme de théâtre, athée et communisme.
Passionnante, très bien interprétée cette pièce nourrit notre propre réflexion face à ces sujets. Un très bon moment de théâtre.