- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Odéon
- Paris 6ème
Hamlet
Christiane Jatahy s’est fait remarquer par ses adaptations radicales de classiques au prisme d’un alliage unique, qui fait sa signature, entre théâtre et cinéma. Cette fois, la metteuse en scène brésilienne entre dans la tête d’Hamlet. Le héros le plus célèbre de Shakespeare traverse quatre siècles pour atterrir aujourd’hui, sans avoir rien perdu de ses élans, de ses doutes ni de sa complexité fascinante. Mais à l’issue d’une si longue histoire, la lutte contre la violence patriarcale du système mis en œuvre par Claudius, Polonius, Rosencrantz et Guildenstern, sera menée par un personnage féminin : Hamlet.
Dans le spectacle de Christiane Jatahy, le jeune homme est en effet devenu une femme dans la maturité – tout aussi tourmentée que lui par les fautes du passé, aspirant tout autant changer l’avenir.
L'AVIS DE LA REDACTION : 5/10
Beaucoup de bruit pour rien !
Que peut on écrire sur un tel spectacle, où si peu de meilleur côtoie le pire, et où, une fois de plus, un grand, un sublime auteur est malmené ?
La scène d'ouverture, dans laquelle le virtuel et le réel se mêlent, est réellement fantastique. La forêt magique hantée par le fantôme du père, les personnages réels en contrepoint, on voit là tout le talent de Christiane Jatahy pour mêler cinéma et théâtre.
Les comédiens sont excellents, en particulier Clotilde Hesme, formidable Hamlet , toute en folie, en rage et en désespoir.
Voilà pour le meilleur.
Le décor comme toujours à l'Odéon annonce la couleur : Ici point de château, mais un intérieur très contemporain, dans lequel la cuisine, d'un rouge hi tech flamboyant, joue un vrai rôle. Nous sommes en 2024.
Hamlet n'est pas un fils mais une fille.
Des personnages clés de la pièce ont disparu.
Jusque là pourquoi pas ?
Et puis Christiane Jatahy nous explique qu'elle a gardé 85% du texte (!!!!!) et qu'elle l'a adapté afin de créer un spectacle féministe.
Je ne sais pas vous, mais il me semble qu'il y a dans le vaste répertoire d'autres pièces plus adaptées à une telle transposition ......
Et de fait, ce qui démarre en fanfare se désagrège au fil de la pièce.
On ne retrouve ni l'histoire, ni l'intrigue, les scènes ne s'enchaînent pas, les cris permanents lassent.
Le discours "féministe" d'Hamlet est noyé dans le chaos qui règne sur le plateau.
Alors au moment où le roi pleure sur les toilettes, pantalon baissé, dans cette posture la moins royale de l'être humain, j'entends très distinctement Wiiliam qui expire !
Sylvie Tuffier
Que peut on écrire sur un tel spectacle, où si peu de meilleur côtoie le pire, et où, une fois de plus, un grand, un sublime auteur est malmené ?
La scène d'ouverture, dans laquelle le virtuel et le réel se mêlent, est réellement fantastique. La forêt magique hantée par le fantôme du père, les personnages réels en contrepoint, on voit là tout le talent de Christiane Jatahy pour mêler cinéma et théâtre.
Les comédiens sont excellents, en particulier Clotilde Hesme, formidable Hamlet , toute en folie, en rage et en désespoir.
Voilà pour le meilleur.
Le décor comme toujours à l'Odéon annonce la couleur : Ici point de château, mais un intérieur très contemporain, dans lequel la cuisine, d'un rouge hi tech flamboyant, joue un vrai rôle. Nous sommes en 2024.
Hamlet n'est pas un fils mais une fille.
Des personnages clés de la pièce ont disparu.
Jusque là pourquoi pas ?
Et puis Christiane Jatahy nous explique qu'elle a gardé 85% du texte (!!!!!) et qu'elle l'a adapté afin de créer un spectacle féministe.
Je ne sais pas vous, mais il me semble qu'il y a dans le vaste répertoire d'autres pièces plus adaptées à une telle transposition ......
Et de fait, ce qui démarre en fanfare se désagrège au fil de la pièce.
On ne retrouve ni l'histoire, ni l'intrigue, les scènes ne s'enchaînent pas, les cris permanents lassent.
Le discours "féministe" d'Hamlet est noyé dans le chaos qui règne sur le plateau.
Alors au moment où le roi pleure sur les toilettes, pantalon baissé, dans cette posture la moins royale de l'être humain, j'entends très distinctement Wiiliam qui expire !
Christiane Jatahy nous propose une variation d’Hamlet. Hamlet est une femme ce qui permet astucieusement d’aborder une vision féministe du classique. Beaucoup de messages sont passés avec ce sujet. L’histoire est centrée sur la folie d’Hamlet, son inadaptation à ce monde de pouvoir. On est presque dans la tête d’Hamlet. De façon opposée, Gertrude et Claudius dansent allègrement dans ce monde. La relation entre mère et fille (Gertrude et Hamlet) est appuyée.
Ces partis pris sont faits au dépit du narratif, du sens de l’histoire. Même si je suis plutôt indulgente sur ce parti pris, je conviens que cela créé un déroulé qui manque de liant. On a l’impression de passer d’une scène à l’autre parfois brutalement. Selon moi, la pièce est plus axée sur certains sujets qu’on a voulu faire surgir. Aussi, la fluidité de l’histoire est affectée.
Au-delà du narratif de la pièce, il est évident que cette pièce est fantastique sur le plan visuel. Dans un décor moderne, l’intégration du cinéma et de la vidéo est magnifiée. J’avais trouvé que cela devait se renouveler lors de sa pièce précédente. Là, clairement, on assiste à un montage technique fabuleux. J’ai adoré la projection en avant-scène. Le visage du père d’Hamlet au début qui s’avance est somptueux. Le mur du fond, lieu de projection en miroir est génial et bien sûr, les gros plans avec la caméra sont troublants. En résumé, nous avons une explosion technologique visuelle qui s’insère parfaitement dans la pièce. J’ai personnellement été éblouie et je mets un 10 sur cet aspect bien entendu.
J’ai adoré les acteurs. Clotilde Hesme est une magnifique Hamlet. J’ai adoré Tonan Quito en Polonius. Mais, tous les acteurs sont excellents et portent la pièce. Cela aide à nuancer aussi le manque de liant dans l’histoire. Formidables interprétations.
Je sais qu’il y a des critiques sur cette version d’Hamlet. Cependant, j’ai aimé pour le visuel et j’ai sûrement une vision indulgente qui est peut-être peu objective. J’ai aimé et il faut peut-être accepter de ne pas se prioriser sur l’histoire. Rien que pour le visuel, j’ai été « scotchée ».
Tu as très bien résumé ! Et concernant le propos féministe, sur le moment je n'ai même pas cerné qu'il y en avait un...
Et bien si on ne te le dit pas en effet tu ne le vois pas !!