- Théâtre contemporain
- Lucernaire
- Paris 6ème
Dorothy Parker, Excusez-moi pour la Poussière

- Natalia Dontcheva
- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Américaine, drôle, alcoolique, Dorothy Parker n'a raté aucun des combats de son temps... parce qu'elle aussi "a fait un rêve".
Écrivain des années 50, Dorothy Parker a passé sa vie à New York. Subversive, cruelle, indignée mais avec un humour fracassant, elle égratigne la société américaine sans complaisance. Toujours politiquement très incorrecte, elle n'a raté aucun des combats de son temps et en paya le prix fort dans cette Amérique du Maccarthysme.
Sans concession ni pour elle, ni pour les autres, elle a traversé son temps fauchée mais habillée par Dior, toujours une bouteille de whisky à portée de main, son manteau de vison sur les épaules et ses bijoux qu'elle a fini par mettre au clou avant d'instituer comme légataire de son oeuvre Martin Luther King qu'elle n'a jamais rencontré.
La critique de la rédaction : 5/10. Un seule en scène assez décevant.
Nous étions très enthousiastes à l'idée de découvrir la vie de l'écrivaine Dorothy Parker.
Nous avons appris pas mal de choses sur cette femme qui semblait être une langue de vipère, très critique envers les femmes américaines qu'elle traite de "femmes d'intérieur". La pièce évoque également sa difficulté à écrire un roman, son addiction à l'alcool et sa relation amoureuse tumultueuse avec Alan. Nous avons apprécié les différentes références historiques et les allusions aux grands personnages de son époque.
Hélas, nous n'avons pas du tout aimé la mise en scène avec beaucoup de passages pendant lesquels notre héroïne discute au téléphone, ce qui est assez désagréable à regarder. Nous n'avons pas non plus été sensibles au texte et à sa construction simpliste qui crée un certain ennui. Nous aurions sûrement préféré une histoire avec plusieurs personnages plutôt qu'un seule en scène.
L'humour reste toujours un peu facile, avec de grosses blagues sur le sexe et l'alcool. À cause de ces défauts, l'actrice ne nous a pas forcément été très sympathique.
Heureusement, la voix off qui prononce les derniers mots de cette pièce conclue sur une note assez poétique.
Le texte et le déroulement du scénario sont simples et permettent à la fois de découvrir cette femme et de se rappeler cette période bouleversante et bouleversée. La comédienne est très à son aise dans ce rôle ... et donne vraiment envie de découvrir plus amplement cette belle personne, révoltée mais convaincue et pleine de courage...
Un très bon moment...
Le titre du spectacle « Dorothy Parker ou Excusez-moi pour la poussière » peut surprendre. Mais c’est pour mieux montrer au spectateur l’humour de Dorothy Parker. En effet, elle a choisi comme inscription mortuaire : « Excusez-moi pour la poussière ». Voilà le ton est donné. Natalia Dontcheva incarne cette femme et raconte l’histoire de sa vie surtout lorsqu’elle faisait partie des égéries des écrivains américains dans l’entre-deux-guerres. Elle a imposé sa plume de critiques littéraires dans les années 20 pour écrire par la suite des nouvelles dans Vanity Fair et au New Yorker, des poèmes et des scripts comme Une étoile est née. Elle allait s’enivrer d’hommes, de mots et d’alcool avec ces amis, Scott Fitzgerald, Hemingway, Faulkner… au cercle vicieux à l’Algonquin. Même si, elle a fini sa vie seule avec ces chiens, elle a été mariée avec un homme plus jeune avec qui, elle ne pouvait partager la même demeure. Il est mort avant elle.
Son humour, sa cruauté, son cynisme et sa prestance étaient sa marque de fabrique. La pièce lui rend hommage avec passion et curiosité. Natalia Dontcheva prend les mots qui deviennent les siens car elle a incarne cette femme d’exception. Elle devient Dorothy une fois la robe passé dans un décor d’un autre temps, une bouteille d’alcool à la main et un vison sur les épaules. J’ai adoré le moment où elle répète avant d’aller devant la commission Mc Carthy pendant la chasse aux sorcières, en portant en provocation une robe rouge. On sent la solitude d’une femme qui soigne des blessures à coup d’alcool aidant peut être à mettre plus de verve dans ces mots.
Par contre, j’ai été un peu dérangé par la mise en scène d’Arnaud Sélignac car j’ai trouvé assez brusque les changements de période. L’histoire de cette femme débute à son deuxième mariage jusqu’à sa mort et même si les lieux changent tout en étant bien et judicieusement présentés, je les trouve rude avec ces noirs. J’ai trouvé d’une part cela brusque même si cela permettait aux gens d’applaudir et que cela coupait la dynamique des histoires. Alors mon enthousiasme y a pris un coup car il fallait à chaque fois être plus attentif pour savoir quand et où allait avoir lieu le récit d’après. Les 1h10 de spectacle sont passées vite mais j’en sors un peu partager. A force de lire des critiques dithyrambiques, je m’attendais à être totalement emportée et cela n’a pas été le cas. Cela confirme qu’il faut lire les critiques après le spectacle et pas avant.
Une sympathique rencontre avec une femme pleine de conviction et de courage. Le spectacle m’a donné envie de découvrir les écrits de Dorothy Parker. Je m’attendais à plus de fougue mais la comédienne joue avec passion et arrive à nous captiver pendant tous le spectacle.