- Théâtre contemporain
- Lucernaire
- Paris 6ème
Délire à Deux

- Rachel André
- Benjamin Tholozan
- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Une guerre gronde à l'extérieur. Un couple enfermé dans sa chambre se querelle autour de cette question.
Le limaçon et la tortue, est-ce le même animal ?
L'avis de Pierre Galouise : Pièce en un acte d'Eugène Ionesco créée en 1962 au Studio des Champs Élysées dans le cadre d'une trilogie, la pièce est depuis régulièrement mise en scène.
A vue d'oreille ça se comprend, le texte invite en effet à une liberté de ton et de scénographie qui encadre ce délire entre les deux amants qui ne s'aiment plus mais s'embrassent goulument entre deux prises de bec sur la différence présumée entre la tortue et le limaçon. Un délire au sein du couple mais aussi au sein de la ville qui les cloitre dans leur petit appartement. On ne sait pas vraiment si c'est la guerre mais ça bombarde dehors. L'atmosphère n'est pas sans rappeler certains textes d'Edward Bond (enfin disons qu'ils sont plutôt la source car Bond est un contemporain) sur l'oppression de l'extérieur et l'angoisse de la solitude. or c'est ce que raconte cette pièce, ce couple qui se hait mais ne peut supporter la solitude.
Un sujet qui traverse toutes les époques et tous les couples en crise.
Bien que la mise en scène joue sur cette ambivalence avec un décor qui se décompose progressivement, le sujet n'éveille pas plus d’intérêt. La façon de jouer semble volontairement robotique dans les déplacements, malheureusement on se lasse vite de cette colère peu crédible censée animer les deux personnages. Peut être est-ce tout simplement le texte qui ne présente pas tant d’intérêt... Quoi qu'il en soit, le spectacle a beau durer 50 minutes, le temps se fait long et la sauce ne prend pas. Dommage le sujet semblait alléchant !
Dans cette curiosité ardue et absurde, conflit intime et guerre mondiale s’accouplent pour engendrer une réflexion sur l’incommunicabilité et la disharmonie des individus. Bénéficiant d’une superbe scénographie, malicieuse à souhait et d’un jeu doté d’une folie carrée et impeccable, cette courte pièce mérite le déplacement.
À voir au Lucernaire.