- Théâtre contemporain
- Théâtre 13-Seine
- Paris 13ème
Danser à la Lughnasa

- Théâtre 13-Seine
- 30, rue du Chevaleret
- 75013 Paris
- Bibliothèque François-Mitterrand (l.6, l.14, RER C)
Cet été là, deux hommes vont faire irruption dans ce monde féminin : l’oncle Jack qui revient mourant d’Ouganda après avoir passé 25 ans à servir dans une Léproserie et Gerry Evans, le charismatique père de Michaël, trop souvent absent.
L’Irlande change, les mœurs évoluent, les campagnes se dépeuplent. C’est la fin d’une époque mais aussi celle de l’enfance de Michael. Il nous raconte « ce curieux mélange de souvenirs ».
En replongeant dans cet été de 1936, Michael n’agit pas par pure nostalgie, il cherche avant tout à comprendre la nature du malaise qu’il ressentait enfant. Et c’est dans ce voyage intime, en faisant renaître ses souvenirs, qu’il va peu à peu prendre conscience de l’extrême précarité et de l’isolement dans lesquels vivaient sa mère et ses tantes, elles qui tâchaient coûte que coûte de le préserver. Michael découvre alors que son monde était en train de s’effriter sous ses yeux, alors même que ses tantes et sa mère restaient impuissantes, prisonnières de leur condition.
Tout en gardant une magnifique tendresse pour tous ses personnages, Brian Friel nous raconte le sacrifice de ces femmes qui payent de leur liberté la fuite des hommes.
Michael fabriquait des cerfs-volants, sa manière à lui de s’envoler de ce coin perdu d’Irlande, il est protégé par les femmes du clan, il s’apercevra petit à petit du sacrifice de sa mère et des tantes, chacune au tempérament bien trempé !
Maggie, Christina, Kate, Agnès, Rose, elles ont du mal à joindre les deux bouts, Kate est institutrice, elle est la seule à avoir un salaire, Agnès et Rose fabriquent des gants. Mais les temps changent en Irlande.
Gerry vient voir Christina et aussi son fils, il est beau parleur comme toujours, il séduit à nouveau la jeune femme, demande surtout des nouvelles d’Agnès… et part s’engager pour défendre la jeune république espagnole.
Il y a aussi Marconi ! l’objet le plus important pour ces femmes, c’est le poste de TSF qui fonctionne plus ou moins bien, et grâce à lui, une explosion de joie et de sensualité va bousculer les filles qui vont danser comme des possédées !
La mise en scène de Gaëlle Bourgeois est dense, drôle. C’est dans les silences que l’on ressent la pièce, il y a une harmonie dans le jeu des actrices, on croit tout à fait à leur humanité, leurs failles aussi. Du trés beau travail !