- Théâtre contemporain
- Espace Cardin
- Paris 8ème
Dans la solitude des champs de coton
l | m | m | j | v | s | d |
---|
Un dealer et son client s'affrontent dans un lieu inconnu, loin de tout, chacun refusant de céder face à l'autre. Véritable huis clos à ciel ouvert, un farouche combat d’âmes à mains nues se tient entre ses deux inconnus. Son enjeu ? Le sens de la vie. À ce combat, sans cesse recommencé, Koltès a prêté sa langue, somptueuse et tranchante.
Elle taraude de longue date Kristian Frédric. Ce voyageur des scènes européennes voit cette rixe verbale entre le Dealer et le Client telle une lutte mystique, où s’épient, s’affrontent désir et mort. Il la voit aux rives d’un Styx intemporel, tourmenté par les éléments, lieu où l’on ne peut plus ni se mentir, ni reculer. Il s’est choisi pour partenaires l’univers puissant, radical, d’Enki Bilal et la sourde musicalité de comédiens passeurs, armés de mots, si contemporains.
L'AVIS DE LA REDACTION : 6/10
Parlez vous Koltès ?
Parlez vous cette langue si particulière, sans compromis, qui vous décoche des fulgurances pour mieux vous laisser sur le bord de la route l'instant d'après ?
Ce n'est pas mon cas, et je suis restée à observer ce duel sans parvenir à vraiment rentrer dedans.
Il y a pourtant sur le plateau de sacrés talents !
Kristian Frédric tout d'abord, brillant chef d'orchestre de cet affrontement entre deux âmes désespérées.
Enki Bilal, lui, signe un décor de fin du monde époustouflant, un no man's land angoissant dans lequel le duel entre les deux hommes résonne affreusement.
Nous lui devons aussi les costumes, et l'affiche, aussi dérangeante que spectaculaire.
L'interprétation est elle aussi de très haut niveau.
Xavier Gallais et Yvan Morane sont de sacrés comédiens. Il en faut du talent pour faire vibrer ces mots !
Le premier est le client, costume blanc déchiré, enchaîné par un rail qui l'empêche d'aller où il veut.
Le second, inquiétant dealer, tout de noir vêtu, est assis sur un rocher noir lui aussi.
Les deux hommes nous offrent une performance incroyable, tant par les mots que par leur langage corporel !
Mais .....mais le texte de Koltès, ultra littéraire, succession de longs monologues, ne se laisse pas facilement apprivoiser.
Il pousse les comédiens à la recherche de la performance au détriment de l'émotion.
C'est une prose difficile, répétitive, déconcertante, qui n'était initialement pas écrite pour la scène.
On s'y perd, on nous perd .....
J'envie celles et ceux qui ont aimé, vraiment aimé.
Moi j'ai admiré par instants, sans réussir ni à partager ni à ressentir.
Sylvie Tuffier
Parlez vous cette langue si particulière, sans compromis, qui vous décoche des fulgurances pour mieux vous laisser sur le bord de la route l'instant d'après ?
Je suis restée à observer ce duel sans parvenir à vraiment rentrer dedans.
Il y a pourtant sur le plateau de sacrés talents !
Kristian Frédric est le brillant chef d'orchestre de cet affrontement entre deux âmes désespérées.
Enki Bilal, lui, signe un décor de fin du monde époustouflant, un no man's land angoissant dans lequel le duel entre les deux hommes résonne affreusement.
Nous lui devons aussi les costumes, et l'affiche, aussi dérangeante que spectaculaire.
L'interprétation, quand à elle, est de très haut niveau.
Xavier Gallais et Yvan Morane sont de sacrés comédiens. Il en faut du talent pour faire vibrer ces mots !
Le premier est le client, costume blanc déchiré, enchaîné par un rail qui l'empêche d'aller où il veut.
Le second, inquiétant dealer, tout de noir vêtu, est assis sur un rocher noir lui aussi.
Les deux hommes nous offrent une performance incroyable, tant par les mots que par leur langage corporel !
Mais .....mais le texte de Koltès, ultra littéraire, succession de longs monologues, ne se laisse pas facilement apprivoiser.
Il pousse les comédiens à la recherche de la performance au détriment de l'émotion.
C'est une prose difficile, répétitive, déconcertante, qui n'était initialement pas écrite pour la scène.
On s'y perd, on nous perd .....
J'envie celles et ceux qui ont aimé, vraiment aimé.
Moi j'ai admiré par instants, sans réussir ni à partager ni à ressentir.