- Théâtre contemporain
- Théâtre Darius-Milhaud
- Paris 19ème
Building

7,5/10
- Théâtre Darius-Milhaud
- 80, allée Darius-Milhaud
- 75019 Paris
- Porte de Pantin (l.5)
Itinéraire
Billets de 13,00 à 30,00 €
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Building ou la folie ordinaire du monde de l'entreprise qui dégénère. Une journée. Treize étages.
Les employés travaillent au rythme intempestif des crashs d'oiseaux contre les vitres, à mesure que fluctuent des émotions qu'ils ne gèrent plus.
Une ascension au rythme de plus en plus effréné annonce une chute programmée alors que communication, bienveillance et empathie sont contre-productifs.
De l'agent d'entretien au directeur, tous sont contraints de fuir l'échange dans cet univers absurde où le profit personnel prime sur l'humain. Ils deviendront alors des bêtes aux instincts primitifs.
1 critique
« Building » de Léonore Confino par la Compagnie du chêne roux dans une mise en scène de Thomas Duchêne au théâtre Darius Milhaud. Une comédie satirique sur le monde du travail qui reçut en 2011 le « Grand prix du théâtre », elle n’a pas pris une ride, elle est un concentré des « joies » d’une journée de travail dans une grande entreprise, qui peut conduire jusqu’au burn out. Et rappelons-nous que le burn out n’est toujours pas reconnu comme maladie professionnelle.
Nous sommes au cœur de la problématique de ces sociétés qui se veulent humaines, mais qui en réalité, dans un simulacre de bienveillance, ne pensent qu’au profit avec le mot rentabilité à la bouche : en fait, elles déshumanisent complètement leurs personnels, les conduisant à la perte de leur identité.
Un sujet qui se veut grave et qui est abordé dans un humour caustique.
Nous sommes accueillis comme les actionnaires de la Société « Consulting Conseil » par le PDG de l’entreprise, qui nous fait son discours de bienvenue afin de nous dévoiler son bilan annuel. Une fête en perspective mais le discours, pour le commun des mortels, devient vite incompréhensible et donne le ton à cette farce. Pensez donc ! nous sommes dans le monde de l’absurde, sa mission est de coacher les coachs, de conseiller les conseillers !
Pendant une journée, nous allons baigner dans cette atmosphère pesante de cet échantillon du monde du travail, dans laquelle les employés essayent de « survivre ».
Les six comédiens présents sur scène vont interpréter une trentaine de rôles, tous nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, en partant du parking jusqu’au 13e étage de ce building, de cette tour que l’on pourrait qualifier d’infernale.
Le fil conducteur : le PDG qui essaye désespérément d’atteindre le nirvana en « la personne » du 13e étage. Il est tout le temps en train de chercher l’escalier ou l’ascenseur.
Au détour des étages, nous aurons des saynètes reflétant les différents services avec leurs propres contraintes.
Tous ces moments de folies seront rythmés par une création musicale d’Arthur Waneukem, une musique métallique, stressante, qui donnera l’occasion de visualiser des chorégraphies délirantes, et le son de cet ascenseur qui annonce chacun des paliers. Un rythme qui met en évidence la noirceur des tableaux.
Sans oublier ces pigeons infernaux qui ont le toupet de venir s’écraser sur les vitres de ce building où règne une paisible camaraderie de travail mais qui en réalité peuvent être considérés comme des signaux d’alerte que le personnel ne voit car trop absorbé à garder son emploi, à sauver sa peau, dans ce monde cruel de l’entreprise. La solution ne serait-elle pas de sauter de ce building de verre ?
A chaque étage, nous retrouverons les acteurs de ce cirque : les hôtesses, les agents d’entretien, les cadres, les comptables, le service des ressources humaines, les chargés de la communication ; à la cantine, nous aurons même droit à une séance de brainstorming complètement surréaliste.
En les suivant dans leur tourmente, on peut se poser la question : jusqu’où sont-ils capables d’accepter des sacrifices pour rester en poste ?
Tout finira comme cela a commencé, avec le discours de clôture de ce PDG complètement ravagé, et dont encore une fois on ne comprendra rien.
Dans un décor froid, réduit au minimum, avec pour accessoires des cubes, la mise en scène de Thomas Duchêne, réglée comme une horloge, se veut tonique et met en évidence l’absurdité des situations que le monde du travail peut provoquer.
Dans le même esprit, les costumes ne laisseront glisser aucune fantaisie, afin de renforcer cette atmosphère oppressante, impersonnelle.
Un ballet mécanique bien réglé, bien huilé, jusqu’à ce que la machine s’enraille.
Un Building qui laisse la porte ouverte à la réflexion.
Les six comédiens Morène Guilleminot, Anastasia Joux, Delphine Seignon, David Coulon, Thomas Duchêne et Manuel Lambinet jouent dans une belle énergie leurs partitions sans fausses notes.
Nous sommes au cœur de la problématique de ces sociétés qui se veulent humaines, mais qui en réalité, dans un simulacre de bienveillance, ne pensent qu’au profit avec le mot rentabilité à la bouche : en fait, elles déshumanisent complètement leurs personnels, les conduisant à la perte de leur identité.
Un sujet qui se veut grave et qui est abordé dans un humour caustique.
Nous sommes accueillis comme les actionnaires de la Société « Consulting Conseil » par le PDG de l’entreprise, qui nous fait son discours de bienvenue afin de nous dévoiler son bilan annuel. Une fête en perspective mais le discours, pour le commun des mortels, devient vite incompréhensible et donne le ton à cette farce. Pensez donc ! nous sommes dans le monde de l’absurde, sa mission est de coacher les coachs, de conseiller les conseillers !
Pendant une journée, nous allons baigner dans cette atmosphère pesante de cet échantillon du monde du travail, dans laquelle les employés essayent de « survivre ».
Les six comédiens présents sur scène vont interpréter une trentaine de rôles, tous nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, en partant du parking jusqu’au 13e étage de ce building, de cette tour que l’on pourrait qualifier d’infernale.
Le fil conducteur : le PDG qui essaye désespérément d’atteindre le nirvana en « la personne » du 13e étage. Il est tout le temps en train de chercher l’escalier ou l’ascenseur.
Au détour des étages, nous aurons des saynètes reflétant les différents services avec leurs propres contraintes.
Tous ces moments de folies seront rythmés par une création musicale d’Arthur Waneukem, une musique métallique, stressante, qui donnera l’occasion de visualiser des chorégraphies délirantes, et le son de cet ascenseur qui annonce chacun des paliers. Un rythme qui met en évidence la noirceur des tableaux.
Sans oublier ces pigeons infernaux qui ont le toupet de venir s’écraser sur les vitres de ce building où règne une paisible camaraderie de travail mais qui en réalité peuvent être considérés comme des signaux d’alerte que le personnel ne voit car trop absorbé à garder son emploi, à sauver sa peau, dans ce monde cruel de l’entreprise. La solution ne serait-elle pas de sauter de ce building de verre ?
A chaque étage, nous retrouverons les acteurs de ce cirque : les hôtesses, les agents d’entretien, les cadres, les comptables, le service des ressources humaines, les chargés de la communication ; à la cantine, nous aurons même droit à une séance de brainstorming complètement surréaliste.
En les suivant dans leur tourmente, on peut se poser la question : jusqu’où sont-ils capables d’accepter des sacrifices pour rester en poste ?
Tout finira comme cela a commencé, avec le discours de clôture de ce PDG complètement ravagé, et dont encore une fois on ne comprendra rien.
Dans un décor froid, réduit au minimum, avec pour accessoires des cubes, la mise en scène de Thomas Duchêne, réglée comme une horloge, se veut tonique et met en évidence l’absurdité des situations que le monde du travail peut provoquer.
Dans le même esprit, les costumes ne laisseront glisser aucune fantaisie, afin de renforcer cette atmosphère oppressante, impersonnelle.
Un ballet mécanique bien réglé, bien huilé, jusqu’à ce que la machine s’enraille.
Un Building qui laisse la porte ouverte à la réflexion.
Les six comédiens Morène Guilleminot, Anastasia Joux, Delphine Seignon, David Coulon, Thomas Duchêne et Manuel Lambinet jouent dans une belle énergie leurs partitions sans fausses notes.
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