Critiques pour l'événement Politiquement Correct
Vu en décembre 2016 - donc avant cette campagne improbable et ces élections à rebondissements.
Si la pièce n'évite pas certains clichés, et en particulier sur le FN, elle est néanmoins pertinente sur le fond.
Les acteurs ont un jeu de bonne qualité qui leur permet de ne pas tomber dans la caricature.
Si la pièce n'évite pas certains clichés, et en particulier sur le FN, elle est néanmoins pertinente sur le fond.
Les acteurs ont un jeu de bonne qualité qui leur permet de ne pas tomber dans la caricature.
Voir cette pièce « Politiquement correcte » après l’élection de Donald Trump prend une autre dimension. Salomé Lelouch « l’auteure, metteuse en scène » a écrit une comédie « sociopoliticosentimentale » sur l’impossibilité d’aimer une personne politiquement incompatible. Quand l’amour ne résiste pas à l’idéologie. Alexandre et Mado, Thibault de Montalembert et Raphael Arditi sont les Roméo et Juliette de l’histoire des Frontistes et des Socialistes. Aux cotés de leur famille politique Ludivine de Castelet la Marxiste et Bernard Combe le facho font tout pour qu’ils se séparent. Le décor épuré s’adapte bien à l’intrigue. Je regrette l’épilogue sans espoir et par trop caricatural. Le débat aurait gagné à ne pas tomber dans le « mélopoliticofacho » primaire.
Vu au festival d'Avignon, juillet 2017
Petit changement de distribution pour cette reprise à Avignon, avec Frédéric CHEVAUX dans le rôle du militant frontiste et Samantha MARKOWIC en prof d'histoire écolo-gaucho. Un couple qui fonctionne bien. Pas de différence d'âge visible et une rencontre amoureuse crédible.
L'histoire d'amour et sa progression sont très bien racontées. De la rencontre fortuite au sentiment amoureux naissant avec ses cachotteries, ses doutes, ses craintes, ses émotions et ses tourments.
Les deux amis représentant les tendances extrémistes sont sans doute caricaturaux mais je dois admettre que j'ai rencontré par mal de caricatures ses dernières années dans un camp comme dans l'autre... Donc pour moi, tout à fait crédibles également.
Concernant le discours politique, c'est plus délicat. A plusieurs reprises, dans les échanges d'arguments lors des disputes, je me suis dit "oui, là, ça devient intéressant, il faut creuser". Creuser, à travers le charme (indéniable) de ce militant frontiste, celui du FN qu'il incarne et comprendre pourquoi, comment il attire autant. Creuser les attitudes abstentionnistes ou le "tout sauf ça". Les arguments historiques sont intéressants mais d'autres existent, plus actuels. On aurait sans doute pu trouver des situations très concrètes où les deux amoureux ne peuvent se retrouver. J'ai trouvé trop facile la façon de finir ces débats : "je m'en vais face à toutes ces inepties", le coup de la clé USB et surtout la fin, à mon goût, digne d'un mauvais téléfilm.
La pièce est cependant intéressante, très bien jouée, avec une jolie histoire d'amour. Les élections sont passées mais on peut en reparler dans 5 ans. Bien entendu, aller voir cette pièce ne changera en rien les opinions des uns et des autres. Elle est surtout dans l'air du temps.
Petit changement de distribution pour cette reprise à Avignon, avec Frédéric CHEVAUX dans le rôle du militant frontiste et Samantha MARKOWIC en prof d'histoire écolo-gaucho. Un couple qui fonctionne bien. Pas de différence d'âge visible et une rencontre amoureuse crédible.
L'histoire d'amour et sa progression sont très bien racontées. De la rencontre fortuite au sentiment amoureux naissant avec ses cachotteries, ses doutes, ses craintes, ses émotions et ses tourments.
Les deux amis représentant les tendances extrémistes sont sans doute caricaturaux mais je dois admettre que j'ai rencontré par mal de caricatures ses dernières années dans un camp comme dans l'autre... Donc pour moi, tout à fait crédibles également.
Concernant le discours politique, c'est plus délicat. A plusieurs reprises, dans les échanges d'arguments lors des disputes, je me suis dit "oui, là, ça devient intéressant, il faut creuser". Creuser, à travers le charme (indéniable) de ce militant frontiste, celui du FN qu'il incarne et comprendre pourquoi, comment il attire autant. Creuser les attitudes abstentionnistes ou le "tout sauf ça". Les arguments historiques sont intéressants mais d'autres existent, plus actuels. On aurait sans doute pu trouver des situations très concrètes où les deux amoureux ne peuvent se retrouver. J'ai trouvé trop facile la façon de finir ces débats : "je m'en vais face à toutes ces inepties", le coup de la clé USB et surtout la fin, à mon goût, digne d'un mauvais téléfilm.
La pièce est cependant intéressante, très bien jouée, avec une jolie histoire d'amour. Les élections sont passées mais on peut en reparler dans 5 ans. Bien entendu, aller voir cette pièce ne changera en rien les opinions des uns et des autres. Elle est surtout dans l'air du temps.
L'idée de départ était bonne sur la place des convictions politiques dans un couple mais malheureusement on tombe vite dans les clichés concernant la gauche et la droite.
J'aurais aimé plus de subtilité et des dialogues plus travaillés. Je ne suis pas sûre qu'on puisse dire que la pièce fasse réfléchir car je pense que la majorité du public venant la voir était déjà convaincue par la thèse de Salomé Lelouch.
J'aurais aimé plus de subtilité et des dialogues plus travaillés. Je ne suis pas sûre qu'on puisse dire que la pièce fasse réfléchir car je pense que la majorité du public venant la voir était déjà convaincue par la thèse de Salomé Lelouch.
Une pièce qui commence par une scène qui donne le sourire qu'on lachera peu par la suite.
Les acteurs sont bons et incarnent bien leurs personnages et leurs idées, quoique parfois dans la caricature pour les personnages secondaires. Mais le jeu des clichés reste efficace.
Ce sujet d'actualité est traité de manière humoristique et détendue globalement mais le fond de la pièce reste dans la critique et la peur d'un front national prenant de plus en plus d'ampleur.
Les débats sont intéressants et illustrent bien ce qu'on peut voir dans les médias à travers les petites batailles des politiques.
On ne voit pas la fin venir, elle est étonnante et tranche avec l'humour de la pièce en amenant l'image d'un avenir sombre et en délivrant un message plutôt clair aux spectateurs concernant leurs choix politiques.
Les acteurs sont bons et incarnent bien leurs personnages et leurs idées, quoique parfois dans la caricature pour les personnages secondaires. Mais le jeu des clichés reste efficace.
Ce sujet d'actualité est traité de manière humoristique et détendue globalement mais le fond de la pièce reste dans la critique et la peur d'un front national prenant de plus en plus d'ampleur.
Les débats sont intéressants et illustrent bien ce qu'on peut voir dans les médias à travers les petites batailles des politiques.
On ne voit pas la fin venir, elle est étonnante et tranche avec l'humour de la pièce en amenant l'image d'un avenir sombre et en délivrant un message plutôt clair aux spectateurs concernant leurs choix politiques.
Un scénario qu’on pourrait qualifier de réaliste, sauf (on l'espère) sa fin.
Une pièce d’actualité, qui mêle politique et amour, deux sujets difficile à traiter. Les acteurs arrivent à nous emporter dans leur histoire grâce à un jeu sans fausse note.
On sourit, on s'intéresse, on passe un bon moment, on est surpris, mais le souvenir de la pièce n’est pas impérissable.
Une pièce à voir si on veut passer une soirée politiquement agréable.
Une pièce d’actualité, qui mêle politique et amour, deux sujets difficile à traiter. Les acteurs arrivent à nous emporter dans leur histoire grâce à un jeu sans fausse note.
On sourit, on s'intéresse, on passe un bon moment, on est surpris, mais le souvenir de la pièce n’est pas impérissable.
Une pièce à voir si on veut passer une soirée politiquement agréable.
Une pièce qui ne nous fera pas changer de bord politique qu'on soit de gauche ou de droite et c'est un peu dommage.
Mais c'est très bien construit, bien écrit et très bien joué.
Félicitations à Salome Lelouch.
Mais c'est très bien construit, bien écrit et très bien joué.
Félicitations à Salome Lelouch.
Thème décidément dans l'air du temps sur la scène Parisienne.
Après l'élection présidentielle de 2002 Droite/Extrême droite nous voici en 2017 et une élection Gauche/Extrême droite.
Le scénario est original, les idées un peu plus engagées que la pièce "A gauche A droite" mais développées avec moins d'humanisme et plus de concept. La gauche vue par les habitants du 6ème arrondissement peut être ? ... les acteurs sont bons ; ma préférence va à Andréa.
Bref un poil plus intello que la pièce "A gauche A droite". Ceci dit j'ai passé un très bon moment.
Après l'élection présidentielle de 2002 Droite/Extrême droite nous voici en 2017 et une élection Gauche/Extrême droite.
Le scénario est original, les idées un peu plus engagées que la pièce "A gauche A droite" mais développées avec moins d'humanisme et plus de concept. La gauche vue par les habitants du 6ème arrondissement peut être ? ... les acteurs sont bons ; ma préférence va à Andréa.
Bref un poil plus intello que la pièce "A gauche A droite". Ceci dit j'ai passé un très bon moment.
Bien écrit, bien vu, pas simpliste, le texte est intéressant même si au final il n'apporte rien de plus que l'on ne sache déjà. Je suis même persuadée que chaque camp peut se retrouver dans les propos sans évoluer vers l'autre dans cette pièce. Que finalement chacun reste sur ses convictions sans avoir plus matière à réfléchir.
Les répliques sont souvent drôles, on ne rit pas à gorge déployée mais on prend plaisir à suivre ce couple et leurs amis.
On a tendance à préférer les seconds rôles aux deux acteurs principaux qui ne me semblent pas ultra crédibles en couple et qui sont finalement un peu chiants. L'acteur principal aurait peut-être gagné à être choisi plus jeune pour donner un aspect plus moderne à ce personnage qui reste dans le cliché intellectuellement et physiquement. Il le porte presque sur sa figure...
Les deux amis et le serveur apportent la touche de fantaisie et de rire qui manquerait sinon. Et la copine est super !
Bonne soirée, contente de l'avoir vu, du rire, mais pas bouleversée.
Les répliques sont souvent drôles, on ne rit pas à gorge déployée mais on prend plaisir à suivre ce couple et leurs amis.
On a tendance à préférer les seconds rôles aux deux acteurs principaux qui ne me semblent pas ultra crédibles en couple et qui sont finalement un peu chiants. L'acteur principal aurait peut-être gagné à être choisi plus jeune pour donner un aspect plus moderne à ce personnage qui reste dans le cliché intellectuellement et physiquement. Il le porte presque sur sa figure...
Les deux amis et le serveur apportent la touche de fantaisie et de rire qui manquerait sinon. Et la copine est super !
Bonne soirée, contente de l'avoir vu, du rire, mais pas bouleversée.
C'est une pièce qui démarre légèrement, une histoire d'amour naissante avec ce grain de sel idéologique qui sera à l'origine de quelques scènes boulevardières entre quiproquos et secrets (à défaut de maitresse) à cacher, les amis "extrémistes" caricaturaux venant ponctuer l'histoire de quelques clichés entre deux flashs info de BFM. On se demande alors, bien que l'on passe un bon moment, s'il sera vraiment question de politique, ce qui est censé faire l'originalité de la pièce.
Arrive alors la seconde partie de la pièce où l'affrontement a bien lieu et ce qui fait tout l'intérêt de ce débat entre les deux amants, c'est que leurs avis sont moins tranchés. Le militant frontiste, à des années-lumière du fasciste comme il est si souvent représenté, rappelle ici une sorte de Florian Philippot chic qui expose son argumentaire de manière très sensée (comme Mado, on se perd même l'espace d'un instant à se poser des questions).
On commence alors à toucher à un débat intéressant, quoiqu'un gâché par le retour des copains grotesques (aussi bien dans le propos que dans le jeu), qui sera malheureusement stoppé net par un "élément de résolution" un peu trop brutal et facile (la "situation finale", pour ne rien spoiler, soit par contre bien trouvée).
Dommage, la pièce aurait gagné à se conclure de manière plus intelligente, je reste sur ma faim, mais je suis sur qu'elle aura déjà nourri un public plus large et pas forcément politisé.
Arrive alors la seconde partie de la pièce où l'affrontement a bien lieu et ce qui fait tout l'intérêt de ce débat entre les deux amants, c'est que leurs avis sont moins tranchés. Le militant frontiste, à des années-lumière du fasciste comme il est si souvent représenté, rappelle ici une sorte de Florian Philippot chic qui expose son argumentaire de manière très sensée (comme Mado, on se perd même l'espace d'un instant à se poser des questions).
On commence alors à toucher à un débat intéressant, quoiqu'un gâché par le retour des copains grotesques (aussi bien dans le propos que dans le jeu), qui sera malheureusement stoppé net par un "élément de résolution" un peu trop brutal et facile (la "situation finale", pour ne rien spoiler, soit par contre bien trouvée).
Dommage, la pièce aurait gagné à se conclure de manière plus intelligente, je reste sur ma faim, mais je suis sur qu'elle aura déjà nourri un public plus large et pas forcément politisé.
Pièce sympathique, surtout les deux amis des principaux protagonistes, qui sont assez extrêmes dans leurs convictions donc très drôles.
La fin par contre est totalement ratée.
La fin par contre est totalement ratée.
Après les bons retours lus ici et là, j'attendais avec beaucoup d'impatience une bonne comédie, intelligente et fine.
La pièce se décompose en 4 évènements identifiables qui doivent s'apparenter aux catalyseurs comiques de la pièce : la rencontre, l'inavouable amour, la confrontation, le dénouement.
La rencontre et l'inavouable amour nous servent tous les poncifs sur l'opposition politique entre la gauche humaniste et l'extrême droite fachiste. Même si Thibault de Montalembert donne de la crédibilité et de la prestence à son rôle, cela ne suffit pas à rendre toute cette partie ennuyante par une troupe peu convaincante.
La confrontation à 4, dans un repas arrangé 2 contre 2 permet enfin de nous donner à sourire après presque 1h de pièce. La fin est inattendue et nous propose un moment d'émotion.
Au final, je suis resté déçu par le ton très banal de l'analyse politique et les ressorts comiques épuisés. De plus, le casting est trop inégal avec une Mado qui ne donne pas le change.
La pièce se décompose en 4 évènements identifiables qui doivent s'apparenter aux catalyseurs comiques de la pièce : la rencontre, l'inavouable amour, la confrontation, le dénouement.
La rencontre et l'inavouable amour nous servent tous les poncifs sur l'opposition politique entre la gauche humaniste et l'extrême droite fachiste. Même si Thibault de Montalembert donne de la crédibilité et de la prestence à son rôle, cela ne suffit pas à rendre toute cette partie ennuyante par une troupe peu convaincante.
La confrontation à 4, dans un repas arrangé 2 contre 2 permet enfin de nous donner à sourire après presque 1h de pièce. La fin est inattendue et nous propose un moment d'émotion.
Au final, je suis resté déçu par le ton très banal de l'analyse politique et les ressorts comiques épuisés. De plus, le casting est trop inégal avec une Mado qui ne donne pas le change.
Ce que j’apprécie à La Pépinière Théâtre c’est sa programmation éclectique : cette année j’y ai notamment vu MALIGNE et la bonne surprise LE POISSON BELGE. Me voici de retour pour POLITIQUEMENT CORRECT, une comédie romantique (sur le papier) sur fond de politique qui tourne rapidement à l’analyse sociologique. Peut-on aimer quelqu’un qui ne partage pas les mêmes opinions politiques que soi ? Si oui, jusqu’à quel point est-ce rédhibitoire ? Vaste sujet que tente d’aborder Salomé LELOUCH, auteur et metteur en scène, à travers une pièce résolument moderne, qui ne laissera personne indifférent.
QUAND ALEXANDRE RENCONTRE MADO
A la base j’ai réservé cette pièce sur son postulat de départ (voir ci-contre), propice à mes yeux à comédie (fût-elle romantique). Mais, passé le stade de la rencontre amoureuse, lorsque Alexandre (impeccable Thibault DE MONTALEMBERT) avoue à contrecœur à Mado (Rachel ARDITI) ses opinions politiques, diamétralement opposées aux siennes, la pièce bascule irrémédiablement. La question de savoir s’il est possible d’aller jusqu’à la renonciation de ses propres convictions par amour se pose alors pour les deux protagonistes. Pour tenter d’y répondre l’auteur a notamment fait le choix d’un personnage adhérent et acteur engagé au Front National comme limite morale pour Mado, les échanges se focalisant alors principalement autour de la nocivité ou du côté salutaire du Front National et sur les idées qui seraient susceptibles d’être acceptables ou non (attendu que le son cœur l’emporte sur la raison). Que l’on se situe loin ou non, à titre personnel, des idées du Front National, ces échanges-là n’en restent pas moins bougrement intéressants. Surtout à la lumière du débat national qui s’annonce dans les prochaines semaines/mois… Je regrette néanmoins que les arguments des deux camps se limitent parfois à une succession de lieux communs mais j’imagine qu’on ne peut pas analyser un programme politique complet en 1h30.
Côté argumentation justement à mes yeux l’auteur a fait le choix d’une certaine distance, ne prenant pas directement parti pour l’indécence affichée ou la bien-pensance exprimée et laissant libre le spectateur de ses opinions (c’est plutôt agréable de ne pas se sentir téléguidé), à l’exception peut-être de la scène finale (dont je reparlerai plus bas).
DE CHASTENET EN EMBUSCADE
La pièce fonctionne grâce à ses têtes d’affiche, notamment Thibault DE MONTALEMBERT. L’homme est confondant de naturel et brille dans l’interprétation d’un homme tiraillé entre ses convictions et la femme qu’il aime. En gaucho-écolo Rachel ARDITI m’a moins convaincu. Plus détachée, plus réservée aussi, elle a eu du mal à faire jeu égal avec son comparse masculin. Dans le rôle de sa meilleure amie j’ai retrouvé avec plaisir Ludivine DE CHASTENET mon coup de coeur de DE VRAIS GAMINS. En second rôle elle éclipse totalement ARDITI par sa verve et son énergie communicative. Elle interprète avec justesse et précision un personnage droit dans ses bottes, prêt à mordre pour ses convictions révolutionnaires et n’hésitant pas à ouvrir les yeux à une amie aveuglée par les sentiments. Son pendant masculin Bertrand COMBE interprète avec des hauts et des bas un personnage antipathique à souhait . Ses (nombreuses) bafouilles tout au long de la pièce m’ont également quelque peu gêné (un jour sans probablement).
Salomé LELOUCH signe donc une pièce à cheval entre comédie romantique et politique. Un mix plutôt agréable mais c’était sans compter sur un dénouement abrupte qui m’a laissé fort perplexe en tombant un peu dans la facilité, comme si l’auteur ne savait pas trop comment conclure son histoire. La pièce n’aura d’ailleurs probablement aucun impact sur les propres convictions politiques des spectateurs, fussent-elles en accord ou en opposition avec celles des personnages. Enfin, je reste persuadé qu’une dose supplémentaire d’humour aurait été salutaire, légèreté n’étant pas forcément synonyme de vacuité.
QUAND ALEXANDRE RENCONTRE MADO
A la base j’ai réservé cette pièce sur son postulat de départ (voir ci-contre), propice à mes yeux à comédie (fût-elle romantique). Mais, passé le stade de la rencontre amoureuse, lorsque Alexandre (impeccable Thibault DE MONTALEMBERT) avoue à contrecœur à Mado (Rachel ARDITI) ses opinions politiques, diamétralement opposées aux siennes, la pièce bascule irrémédiablement. La question de savoir s’il est possible d’aller jusqu’à la renonciation de ses propres convictions par amour se pose alors pour les deux protagonistes. Pour tenter d’y répondre l’auteur a notamment fait le choix d’un personnage adhérent et acteur engagé au Front National comme limite morale pour Mado, les échanges se focalisant alors principalement autour de la nocivité ou du côté salutaire du Front National et sur les idées qui seraient susceptibles d’être acceptables ou non (attendu que le son cœur l’emporte sur la raison). Que l’on se situe loin ou non, à titre personnel, des idées du Front National, ces échanges-là n’en restent pas moins bougrement intéressants. Surtout à la lumière du débat national qui s’annonce dans les prochaines semaines/mois… Je regrette néanmoins que les arguments des deux camps se limitent parfois à une succession de lieux communs mais j’imagine qu’on ne peut pas analyser un programme politique complet en 1h30.
Côté argumentation justement à mes yeux l’auteur a fait le choix d’une certaine distance, ne prenant pas directement parti pour l’indécence affichée ou la bien-pensance exprimée et laissant libre le spectateur de ses opinions (c’est plutôt agréable de ne pas se sentir téléguidé), à l’exception peut-être de la scène finale (dont je reparlerai plus bas).
DE CHASTENET EN EMBUSCADE
La pièce fonctionne grâce à ses têtes d’affiche, notamment Thibault DE MONTALEMBERT. L’homme est confondant de naturel et brille dans l’interprétation d’un homme tiraillé entre ses convictions et la femme qu’il aime. En gaucho-écolo Rachel ARDITI m’a moins convaincu. Plus détachée, plus réservée aussi, elle a eu du mal à faire jeu égal avec son comparse masculin. Dans le rôle de sa meilleure amie j’ai retrouvé avec plaisir Ludivine DE CHASTENET mon coup de coeur de DE VRAIS GAMINS. En second rôle elle éclipse totalement ARDITI par sa verve et son énergie communicative. Elle interprète avec justesse et précision un personnage droit dans ses bottes, prêt à mordre pour ses convictions révolutionnaires et n’hésitant pas à ouvrir les yeux à une amie aveuglée par les sentiments. Son pendant masculin Bertrand COMBE interprète avec des hauts et des bas un personnage antipathique à souhait . Ses (nombreuses) bafouilles tout au long de la pièce m’ont également quelque peu gêné (un jour sans probablement).
Salomé LELOUCH signe donc une pièce à cheval entre comédie romantique et politique. Un mix plutôt agréable mais c’était sans compter sur un dénouement abrupte qui m’a laissé fort perplexe en tombant un peu dans la facilité, comme si l’auteur ne savait pas trop comment conclure son histoire. La pièce n’aura d’ailleurs probablement aucun impact sur les propres convictions politiques des spectateurs, fussent-elles en accord ou en opposition avec celles des personnages. Enfin, je reste persuadé qu’une dose supplémentaire d’humour aurait été salutaire, légèreté n’étant pas forcément synonyme de vacuité.
Un sujet en apparence sensible. Il semble que Salomé Lellouch n'ai pas souhaitée diviser son public, ou imposer son avis. Enfin... jusqu'à la conclusion vaseuse du spectacle. Ne pas aimer ce spectacle, est-ce être de droite ?
Une prise de position aurait été peut être préférable. Il y a trop de bons sentiments (offerts par des acteurs tous très bons). Mais ce surplus de politiquement correct tombe comme un soufflet avec la conclusion du spectacle. En effet, la chute (je la dévoile, mais je pense que cela ne change rien à l’expérience du spectateur, sinon, passez à la ligne suivante) qui donne un FN gagnant imposant des lois absurde plus folles encore que celles imposées sous le IIIeme Reich. Ici vient ce problème, alors que l'auteur a laissé parler équitablement la droite et la gauche, elle assène un coup inattendu et inutile.
L'histoire d'amour n'est pas assez exploitée. C'est l'histoire d'un coup d'un soir improbable mais jamais vraiment développé. Après vingt minutes de rencontre, une heure de politique.
Pourtant, malgré des personnages tout à fait clichés, l’écriture reste bonne, et propose quelques fois des questions intéressantes. La thématique est d'actualité, mais contrairement à la pièce de Ruquier, je pense que Politiquement correct, va vite être datée et se faire oublier.
Une prise de position aurait été peut être préférable. Il y a trop de bons sentiments (offerts par des acteurs tous très bons). Mais ce surplus de politiquement correct tombe comme un soufflet avec la conclusion du spectacle. En effet, la chute (je la dévoile, mais je pense que cela ne change rien à l’expérience du spectateur, sinon, passez à la ligne suivante) qui donne un FN gagnant imposant des lois absurde plus folles encore que celles imposées sous le IIIeme Reich. Ici vient ce problème, alors que l'auteur a laissé parler équitablement la droite et la gauche, elle assène un coup inattendu et inutile.
L'histoire d'amour n'est pas assez exploitée. C'est l'histoire d'un coup d'un soir improbable mais jamais vraiment développé. Après vingt minutes de rencontre, une heure de politique.
Pourtant, malgré des personnages tout à fait clichés, l’écriture reste bonne, et propose quelques fois des questions intéressantes. La thématique est d'actualité, mais contrairement à la pièce de Ruquier, je pense que Politiquement correct, va vite être datée et se faire oublier.
Je n'ai pas du tout été séduite par cette pièce, à mon grand regret car je l'attendais beaucoup ! J'ai trouvé le scénario extrêmement léger, les personnages complètement clichés. Entre la gauche bien-pensante idéaliste et un frontiste cool et décomplexé, auxquels s'ajoute une histoire d'amour à l'eau de rose qui n'a pas grand intérêt.
D'autant plus que la fin du spectacle, qui est plutôt émouvante et dur, ne colle pas du tout au reste de l'ambiance de la pièce.
Malgré tout, une mise en scène agréable et un jeu de comédiens plutôt bon (big up à Ludivine de Chastenet, que j'avais vu dans "sous les jupes" et que je trouve exceptionnelle !)
D'autant plus que la fin du spectacle, qui est plutôt émouvante et dur, ne colle pas du tout au reste de l'ambiance de la pièce.
Malgré tout, une mise en scène agréable et un jeu de comédiens plutôt bon (big up à Ludivine de Chastenet, que j'avais vu dans "sous les jupes" et que je trouve exceptionnelle !)
L'histoire : les 2 protagonistes principaux se rencontrent avant le 1er tour de l'élection présidentielle de 2017, ils n'ont pas échangés sur leurs opinions politiques, pourtant elle est à gauche comme lui est au front national... ambiance.
Si la pièce n'évite pas les clichés (sur les gens de droite et de gauche) elle essaie même de s'en amuser et cela fonctionne au début. Le problème, c'est que nous ne dépasserons que très rarement ces clichés pour rester donc au même niveau que ce que l'on entend partout et depuis des mois (sur la France, l'Europe, l'immigration etc..). Au final même si l'intention est louable, l'ensemble me laisse un goût un peu naïf.
La mise en scène est assez convenue et la scénographie, minimale et peu originale... en revanche les comédiens sont tous plutôt très bons.
Pour les comédiens et parce que Salomé Lelouch a choisi un thème pas forcément facile à traiter, allez-y !
Si la pièce n'évite pas les clichés (sur les gens de droite et de gauche) elle essaie même de s'en amuser et cela fonctionne au début. Le problème, c'est que nous ne dépasserons que très rarement ces clichés pour rester donc au même niveau que ce que l'on entend partout et depuis des mois (sur la France, l'Europe, l'immigration etc..). Au final même si l'intention est louable, l'ensemble me laisse un goût un peu naïf.
La mise en scène est assez convenue et la scénographie, minimale et peu originale... en revanche les comédiens sont tous plutôt très bons.
Pour les comédiens et parce que Salomé Lelouch a choisi un thème pas forcément facile à traiter, allez-y !
Un soir de printemps et d’élection présidentielle, Alexandre et Mado, se sont donnés rendez-vous dans leur bistrot habituel « chez Loulou ». Ils ne se connaissent pas, mais par un curieux concours de circonstances, ils ont chacun le portable de l’autre !
Elle est charmante, lui séduisant, ils parlent bien entendu des résultats du premier tour et Cupidon s’ennuyant ferme se jour-là, décide de tirer ses flèches un peu n’importe comment. Et voilà que la gauche et l’extrême-droite se retrouvent amants !
Andréa, marxiste et amie de longue date de Mado, est heureuse du bonheur de Mado, et beaucoup moins quand elle apprend les préférences politiques d’Alexandre, le point d’orgue est donné avec Louis, ami d’Alexandre, fleuriste de son état et militant FN.
Peut-on aimer malgré les différences d’opinion ? Oui, pourquoi non, maintenant vivre dans le militantisme de l’autre et faire avec, n’est sans doute pas chose facile. Rien ne dit non plus, qu’un couple ayant la même opinion politique est plus solide.
En tout cas, on ne peut pas reprocher aux comédiens leur engagement pour cette comédie, on rit souvent, mais la fin surprenante m’a laissée perplexe.
Elle est charmante, lui séduisant, ils parlent bien entendu des résultats du premier tour et Cupidon s’ennuyant ferme se jour-là, décide de tirer ses flèches un peu n’importe comment. Et voilà que la gauche et l’extrême-droite se retrouvent amants !
Andréa, marxiste et amie de longue date de Mado, est heureuse du bonheur de Mado, et beaucoup moins quand elle apprend les préférences politiques d’Alexandre, le point d’orgue est donné avec Louis, ami d’Alexandre, fleuriste de son état et militant FN.
Peut-on aimer malgré les différences d’opinion ? Oui, pourquoi non, maintenant vivre dans le militantisme de l’autre et faire avec, n’est sans doute pas chose facile. Rien ne dit non plus, qu’un couple ayant la même opinion politique est plus solide.
En tout cas, on ne peut pas reprocher aux comédiens leur engagement pour cette comédie, on rit souvent, mais la fin surprenante m’a laissée perplexe.
Pour être politiquement correct je dirai que c'est une pièce plutôt gentillette qui voudrait nous faire réfléchir sur le Front National au moment où les campagnes en vue de l'élection présidentielle de 2017 viennent de commencer.
La pièce est très bavarde et Salomé Lelouch ne nous épargne pas le rabâchage et les clichés mille fois entendu sur ce parti politique. C'est un peu naïf, ça manque d'un véritable travail sur les dialogues pour que cela soit vraiment percutant.
Si pour certains cela peut déboucher sur des discussions après spectacle, tant mieux, c'est peut être le but, mais théâtralement parlé j'y ai trouvé trop d'imperfections. Je ne m'y suis pas ennuyé, cela ne m'a pas passionné plus que ça.
A noter que lorsqu'on est assis rang C à l'"extrême droite" à l'orchestre on ne voit pas la totalité des textes qui défilent en fond de scène. J'ai interrogé les 2 personnes à mes côtés qui ne les ont pas vus non plus...
Mais ce n'est que mon modeste avis, faites-vous le vôtre, et allez au théâtre. Bonne soirée.
La pièce est très bavarde et Salomé Lelouch ne nous épargne pas le rabâchage et les clichés mille fois entendu sur ce parti politique. C'est un peu naïf, ça manque d'un véritable travail sur les dialogues pour que cela soit vraiment percutant.
Si pour certains cela peut déboucher sur des discussions après spectacle, tant mieux, c'est peut être le but, mais théâtralement parlé j'y ai trouvé trop d'imperfections. Je ne m'y suis pas ennuyé, cela ne m'a pas passionné plus que ça.
A noter que lorsqu'on est assis rang C à l'"extrême droite" à l'orchestre on ne voit pas la totalité des textes qui défilent en fond de scène. J'ai interrogé les 2 personnes à mes côtés qui ne les ont pas vus non plus...
Mais ce n'est que mon modeste avis, faites-vous le vôtre, et allez au théâtre. Bonne soirée.
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