Critiques pour l'événement Les Etrangers
20 mars 2022
9/10
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Poétique, Émouvant, Captivant.

« Réflexion sur le langage, le passé, et le pouvoir de l'imagination, Les étrangers est un projet de spectacle pensé entre la France, le Maroc et l'Argentine, et conçu pour être interprété simultanément dans plusieurs langues (espagnol, arabe, et français) avec l'utilisation d'un système de sur titrage vidéo. »

Sur écran en fond de plateau s’affiche des sur-titrages qui nous guident et nous permettent tout au long de la pièce de se situer dans le temps, le lieu.

Dans un décor sobre, blanc et dénudé, s’affiche chapitre premier ‘L’inquiétude’

Paul écrivain en quête d’imagination décide d’écrire un roman sur son ami Ismaël qui a disparu de façon énigmatique. Il part sur ses traces.

Cela le conduira à travers divers pays (Le sud de la France, Paris, Naples, Moscou, Tanger) ainsi que de songer à sa vie, à ses amours, à ses joies, ses peines…


Photo_Dylan-Piaser

Le décor se transforme en deux espaces ‘chambre/bureau’ côté cour et côté jardin.

Chapitre deuxième ‘Paysages lointains’ apparait sur l’écran.

A travers de nombreux flash-back nous faisons connaissance de Marianne et d'Aurore, les amours de Paul,

Comment se sont -ils rencontrés ?

Pourquoi se sont-ils quittés ?

C’est une jeunesse qui se questionne sur le monde, un monde parfois violent et terrible.

Marianne, Aurore et Paul nous émeuvent, ils se cherchent, ils veulent avant tout être en accord avec eux même, aller au bout de leurs désirs.

Mais quel chemin doit-on prendre ?

Que doit-on croire ?


Photo_Charles-Chauvet

Puis un immense soleil apparait sur le plateau, troisième chapitre ‘Le soleil’.

Nous sommes à Tanger où dans un grand monologue Ida va nous conter les pérégrinations d’Ismaël, ses projets, ses travaux et ses déceptions…Dans notre monde, il est parfois difficile de construire pour les poètes et les utopistes.





La musique de Jean-Baptiste Cognet et les éclairages de Nicolas Galland intensifient notre imagination, nos rêves et nos les émotions.

Le texte de Clément Bondu est percutant et poétique, les mots sont des notes de musique qui s’envolent et nous captivent.

La scénographie de Charles Chauvet est harmonieuse et convie à l’évasion et à l’imaginaire.

Les comédiens Mona Chaïbi, Vanessa Fonte, Lisa Kramarz, Antonin Meyer-Esquerré nous émeuvent et jouent avec justesse et talent

Marianne m’a particulièrement bouleversée, elle est émouvante, sa voix envahie le plateau et nous frappe en plein cœur.

Malgré le troisième chapitre un peu long, c’est un très beau moment de théatre.

Merci et bravo à toute l’équipe.