Critiques pour l'événement La Garçonnière
Cette adaptation de l’œuvre de Billy Wilder par Judith Elmaleh et l’infatigable Gérald Sibleyras est une véritable réussite. D’emblée la musique de George Gershwin nous met dans l’ambiance du New York des années 50. Puis l’exceptionnel et superbe décor d’Edouard Laug nous transporte de « la garçonnière » aux bureaux d’une compagnie d’assurance en passant par l’ascenseur, allant d’une scène à l’autre sans intermède.
Baxter, Guillaume de Tonquédec, est excellent en employé de bureau modèle, brave homme au grand cœur à la recherche de reconnaissance et d’une promotion professionnelle. La superbe Claire Keim est la touchante liftière un peu paumée séduite par son infidèle patron, Jean-Pierre Lorit, qui profite de sa position pour abuser de ses charmes. Mais à la fin de l’histoire, l’amour l’emportera-t-il sur l’ambition et le carriérisme de Baxter ? L’interprétation remarquable des douze comédiens augure de la réussite certaine de cette comédie romantique.
Baxter, Guillaume de Tonquédec, est excellent en employé de bureau modèle, brave homme au grand cœur à la recherche de reconnaissance et d’une promotion professionnelle. La superbe Claire Keim est la touchante liftière un peu paumée séduite par son infidèle patron, Jean-Pierre Lorit, qui profite de sa position pour abuser de ses charmes. Mais à la fin de l’histoire, l’amour l’emportera-t-il sur l’ambition et le carriérisme de Baxter ? L’interprétation remarquable des douze comédiens augure de la réussite certaine de cette comédie romantique.
Je n'étais pas emballée par cette Garçonnière, connaissant le film de Billy Wilder, réalisé en 1960 avec Jack Lemmon, Shirley MacLaine, multioscarisé, et je craignais d'être déçue.
Et puis l'Amérique des années soixante me semble si loin de nos préoccupations .... mais l'annonce des pièces retenues pour les Molières m'a obligée à sortir de ma réserve car je me fais un point d'honneur à en voir le maximum avant de donner un avis.
Nous sommes dans l’Amérique des années 50, celle des grattes-ciel et du rêve américain triomphant. Monsieur Baxter, un "petit employé de bureau" dans une importante compagnie d’assurances, prête régulièrement son appartement à ses supérieurs hiérarchiques qui s’en servent comme garçonnière. Ils lui promettent en remerciement une promotion qui n’arrive jamais. M. Sheldrake, le grand patron, s’aperçoit du manège et demande à Baxter de lui prêter l’appartement pour y emmener sa maîtresse, mais il exige d’être dorénavant le seul à en profiter. Shelkdrake est un mari et un père respectable, il a besoin de discrétion. Baxter accepte, il monte en grade de façon spectaculaire. Mais lorsque qu'il comprend que Sheldrake y emmène celle qu’il aime, mademoiselle Novak, Baxter est face à un dilemme : renoncer à son amour, ou à sa carrière.
J'avais entendu un débat passionné sur France Inter, les uns étant pour, les autres radicalement contre. Il était essentiel de me faire ma propre opinion. Elle est partagée.
10 sur 10 sans contestation aucune pour le décor, évoquant superbement Manhattan, les costumes, la distribution, l'interprétation, la musique ... Alors qu'est-ce qui cloche ? Le sujet. Cette fable machiste célébrant les frasques des cols blancs consommant la chair fraiche jusqu'à plus faim ... on l'a assez entendue et je dirai que le plus choquant a été de constater que le public féminin pouvait autant rire de bon coeur et avec complaisance à des comportements qui ne devraient plus exister.
Réussir parce qu'on couche ou parce qu'on aide son patron à organiser ses escapades adultère n'est pas du tout drôle en soi et ne peut provoquer en moi la nostalgie des sixties.
Certaines répliques ne peuvent plus être anodines et on mesure le harcèlement dont les femmes sont l'objet. Certes, la fin est "morale" puisque la jouissance élevée au rang de la normalité sera punie et que l'amour triomphera mais la misogynie est constante.
Cette adaptation ne m'a pas semblé indispensable et le record de cinq nominations aux Molières est stupéfiant. D'autant qu'elle colle au monde des années cinquante qui n'existe plus et surtout qu'elle pointe des comportements dont on ne veut plus. A son crédit le naturalisme de la pièce qui pourrait avoir valeur historique grâce aux costumes années 1950-1960 de Brigitte Faur-Perdigou. Et bien entendu le décor d’Édouard Laug qui est très réussi et dont on se souviendra longtemps.
Et puis l'Amérique des années soixante me semble si loin de nos préoccupations .... mais l'annonce des pièces retenues pour les Molières m'a obligée à sortir de ma réserve car je me fais un point d'honneur à en voir le maximum avant de donner un avis.
Nous sommes dans l’Amérique des années 50, celle des grattes-ciel et du rêve américain triomphant. Monsieur Baxter, un "petit employé de bureau" dans une importante compagnie d’assurances, prête régulièrement son appartement à ses supérieurs hiérarchiques qui s’en servent comme garçonnière. Ils lui promettent en remerciement une promotion qui n’arrive jamais. M. Sheldrake, le grand patron, s’aperçoit du manège et demande à Baxter de lui prêter l’appartement pour y emmener sa maîtresse, mais il exige d’être dorénavant le seul à en profiter. Shelkdrake est un mari et un père respectable, il a besoin de discrétion. Baxter accepte, il monte en grade de façon spectaculaire. Mais lorsque qu'il comprend que Sheldrake y emmène celle qu’il aime, mademoiselle Novak, Baxter est face à un dilemme : renoncer à son amour, ou à sa carrière.
J'avais entendu un débat passionné sur France Inter, les uns étant pour, les autres radicalement contre. Il était essentiel de me faire ma propre opinion. Elle est partagée.
10 sur 10 sans contestation aucune pour le décor, évoquant superbement Manhattan, les costumes, la distribution, l'interprétation, la musique ... Alors qu'est-ce qui cloche ? Le sujet. Cette fable machiste célébrant les frasques des cols blancs consommant la chair fraiche jusqu'à plus faim ... on l'a assez entendue et je dirai que le plus choquant a été de constater que le public féminin pouvait autant rire de bon coeur et avec complaisance à des comportements qui ne devraient plus exister.
Réussir parce qu'on couche ou parce qu'on aide son patron à organiser ses escapades adultère n'est pas du tout drôle en soi et ne peut provoquer en moi la nostalgie des sixties.
Certaines répliques ne peuvent plus être anodines et on mesure le harcèlement dont les femmes sont l'objet. Certes, la fin est "morale" puisque la jouissance élevée au rang de la normalité sera punie et que l'amour triomphera mais la misogynie est constante.
Cette adaptation ne m'a pas semblé indispensable et le record de cinq nominations aux Molières est stupéfiant. D'autant qu'elle colle au monde des années cinquante qui n'existe plus et surtout qu'elle pointe des comportements dont on ne veut plus. A son crédit le naturalisme de la pièce qui pourrait avoir valeur historique grâce aux costumes années 1950-1960 de Brigitte Faur-Perdigou. Et bien entendu le décor d’Édouard Laug qui est très réussi et dont on se souviendra longtemps.
New York, les années 50, une époque aux Etats-Unis, où les commissions de censure faisaient la loi dans les films, les théâtres...
Billy Wilder avait donc concocté ce scénario, dont il faut bien reconnaître que le sujet est immoral ! En effet, un simple employé de bureau fait de la « promotion canapé » à sa manière. Monsieur Baxter, célibataire, loue son appartement pour les parties fines de ses supérieurs... il a un planning qu’il tient à jour scrupuleusement, est-il un employé modèle ? On peut en douter et d’ailleurs ce n’est pas l’important dans l’histoire. Le grand patron ayant eu vent de ces « locations », convoque Baxter pour lui demander le même vilain service.
Baxter entrera donc dans le jeu, atteindra les hauts sommets, son bureau près de M. Sheldrake le grand patron, pourra même l’appeler par son prénom. Mais le grain de sable s’appelle Mlle Novak, qui tient le rôle de liftière dans l’immeuble mais hélas et surtout est la maîtresse du grand patron.
Amour ou carrière, il faudra que Baxter choisisse !
Bien entendu, cette comédie cynique sur les rapports homme/femme dans l’entreprise, quelques répliques bien sexistes (mais drôles !) ont fait réagir le public féminin (c’était la journée de la femme...).
Guillaume de Tonquédec incarne avec subtilité et charme, le rôle pas très glorieux de ce petit employé de bureau, on comprend qu’il tombe amoureux de la délicieuse Claire Keim, et que dire du succulent Jacques Fontanel dans le rôle du voisin. Bien entendu, tous les comédiens servent parfaitement la mise en scène créative et dynamique de José Paul.
Les décors et la scénographie, on se retrouve aussi bien dans l’appartement de Baxter, que dans les bureaux du directeur, de la secrétaire, du restaurant et l’extérieur aussi avec vue sur les gratte-ciel. C’est un hommage aussi au cinéma.
Un vrai bon spectacle, drôle et romantique aussi. Une belle performance pour cette pièce.
Billy Wilder avait donc concocté ce scénario, dont il faut bien reconnaître que le sujet est immoral ! En effet, un simple employé de bureau fait de la « promotion canapé » à sa manière. Monsieur Baxter, célibataire, loue son appartement pour les parties fines de ses supérieurs... il a un planning qu’il tient à jour scrupuleusement, est-il un employé modèle ? On peut en douter et d’ailleurs ce n’est pas l’important dans l’histoire. Le grand patron ayant eu vent de ces « locations », convoque Baxter pour lui demander le même vilain service.
Baxter entrera donc dans le jeu, atteindra les hauts sommets, son bureau près de M. Sheldrake le grand patron, pourra même l’appeler par son prénom. Mais le grain de sable s’appelle Mlle Novak, qui tient le rôle de liftière dans l’immeuble mais hélas et surtout est la maîtresse du grand patron.
Amour ou carrière, il faudra que Baxter choisisse !
Bien entendu, cette comédie cynique sur les rapports homme/femme dans l’entreprise, quelques répliques bien sexistes (mais drôles !) ont fait réagir le public féminin (c’était la journée de la femme...).
Guillaume de Tonquédec incarne avec subtilité et charme, le rôle pas très glorieux de ce petit employé de bureau, on comprend qu’il tombe amoureux de la délicieuse Claire Keim, et que dire du succulent Jacques Fontanel dans le rôle du voisin. Bien entendu, tous les comédiens servent parfaitement la mise en scène créative et dynamique de José Paul.
Les décors et la scénographie, on se retrouve aussi bien dans l’appartement de Baxter, que dans les bureaux du directeur, de la secrétaire, du restaurant et l’extérieur aussi avec vue sur les gratte-ciel. C’est un hommage aussi au cinéma.
Un vrai bon spectacle, drôle et romantique aussi. Une belle performance pour cette pièce.
Vous savez quoi ? Il est très agréable d’aller au théâtre, dit «de boulevard » quand tout est «impec », quand le texte n’est ni indigent ni vulgaire et plutôt drôle, que la mise en scène est réglée au cordeau et que les comédiens ont le respect du public, c’est à dire qu’on peut les entendre, du dernier rang de l’orchestre ou de là haut, du poulailler, même s’ils sont supposés chuchoter. Un fait de plus en plus rare, puisque la mode, pour faire soi-disant « intériorisé » est de détimbrer sa voix, si bien que passé le cinquième rang, on n’entend plus rien…
Ce préambule pour dire quel plaisir est d’assister, au Théâtre de Paris à « La Garçonnière ».
De quoi s’agit-il ? De l’adaptation, pour le théâtre, du scénario de l’un des films les plus célèbres de Billy Wilder, « The Apartment », sorti en 1960, et dont la distribution était emmenée par Jack Lemmon, Shirley MacLaine et Fred MacMurray.
Ecrite sous les plumes fines et efficaces de Judith Elmaleh et Gérald Sibleyras, cette adaptation met en scène, dans le New York gigantesque et déshumanisé des années 50, une histoire de petit employé d’une compagnie d’assurances, qui prête son petit appartement à ses supérieurs hiérarchiques pour qu’ils y abritent leurs parties extra conjugales, et cela, dans l’espoir qu’ils le pistonnent pour un avancement. Tout se compliquera quand le big boss de la boite viendra lui demander les mêmes services, mais en exigeant l’exclusivité. Les portes vont claquer, les quiproquos s’accélérer, les rires s’enfler.
C'est comme si on était coincé dans une porte tambour dont le mouvement s’emballerait. Jubilatoire !
Très bien dirigés par José Paul, évoluant dans un décor créé par Edouard Laug (à la fois tournant, élégant et équipé de vidéos), les douze comédiens sont tous excellents. A commencer par Claire Keim, plus qu’irrésistible dans son rôle de liftière sentimentale amoureuse de son patron, Guillaume de Tonquedec, impayable de gentillesse et de naïveté dans son personnage de « prêteur » de la garçonnière et Jean-Pierre Lorit qui compose, avec une jubilation perceptible sous chacune de ses répliques, un patron plus désinvolte que cynique. On cite trois interprètes, mais tous les neuf autres de la distribution devraient l’être tant ils sont parfaits d’élégance, de drôlerie, de précision et de virtuosité.
Vous aimez le bon théâtre de boulevard ? Allez voir cette « Garçonnière ».Elle se regarde comme on boit du petit lait. (Théâtre de Paris)
Ce préambule pour dire quel plaisir est d’assister, au Théâtre de Paris à « La Garçonnière ».
De quoi s’agit-il ? De l’adaptation, pour le théâtre, du scénario de l’un des films les plus célèbres de Billy Wilder, « The Apartment », sorti en 1960, et dont la distribution était emmenée par Jack Lemmon, Shirley MacLaine et Fred MacMurray.
Ecrite sous les plumes fines et efficaces de Judith Elmaleh et Gérald Sibleyras, cette adaptation met en scène, dans le New York gigantesque et déshumanisé des années 50, une histoire de petit employé d’une compagnie d’assurances, qui prête son petit appartement à ses supérieurs hiérarchiques pour qu’ils y abritent leurs parties extra conjugales, et cela, dans l’espoir qu’ils le pistonnent pour un avancement. Tout se compliquera quand le big boss de la boite viendra lui demander les mêmes services, mais en exigeant l’exclusivité. Les portes vont claquer, les quiproquos s’accélérer, les rires s’enfler.
C'est comme si on était coincé dans une porte tambour dont le mouvement s’emballerait. Jubilatoire !
Très bien dirigés par José Paul, évoluant dans un décor créé par Edouard Laug (à la fois tournant, élégant et équipé de vidéos), les douze comédiens sont tous excellents. A commencer par Claire Keim, plus qu’irrésistible dans son rôle de liftière sentimentale amoureuse de son patron, Guillaume de Tonquedec, impayable de gentillesse et de naïveté dans son personnage de « prêteur » de la garçonnière et Jean-Pierre Lorit qui compose, avec une jubilation perceptible sous chacune de ses répliques, un patron plus désinvolte que cynique. On cite trois interprètes, mais tous les neuf autres de la distribution devraient l’être tant ils sont parfaits d’élégance, de drôlerie, de précision et de virtuosité.
Vous aimez le bon théâtre de boulevard ? Allez voir cette « Garçonnière ».Elle se regarde comme on boit du petit lait. (Théâtre de Paris)
Pour commencer, il faut dire que les décors et la mise en scène sont époustouflants, dignes d'une comédie musicale.
Ensuite, Guillaume de Tonquédec est excellent, beaucoup de présence sur scène, drôle et d'un naturel formidable. Claire Keim est superbe et joue très bien même si on peut lui reprocher d'être moins audible. Les autres nombreux acteurs sont également très bons.
En un mot, excellent spectacle à ne pas manquer.
Ensuite, Guillaume de Tonquédec est excellent, beaucoup de présence sur scène, drôle et d'un naturel formidable. Claire Keim est superbe et joue très bien même si on peut lui reprocher d'être moins audible. Les autres nombreux acteurs sont également très bons.
En un mot, excellent spectacle à ne pas manquer.
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