Critiques pour l'événement Cyrano de Bergerac (Porte St Martin)
Cyrano, vole au dessus d'un nid de coucou. Peut-être est-il le roi des fous ? Tranquillement dans un asile, il raconte ses aventures avec fougue et passion. Son coeur bat pour la belle Roxanne, qui ne peut l'aimer à cause de son nez. Philippe Torreton incarne ce personnage haut en couleurs sur les planches du théâtre de la porte St Martin, dans une mise en scène totalement étrange de Dominique Pitoiset. Prêt à aller à la rencontre d'un maniaco-dépressif ?
Philippe Torreton m'a fait encore plus aimer Michel Vuillermoz. Cyrano de Bergerac a bercé mon coeur de jeunesse qui a été ravivé par l'adaptation cinématographique de Jean-Paul Rappeneau en 1999 avec Gérard Depardieu en Cyrano. Puis à la Comédie Française avec l'extraordinaire mise en scène de Denis Podalydès avec en Cyrano, Michel Vuillermoz et le très séduisant Loïc Corbery en Christian, qui se joue à guichet fermé chaque soir. Alors me plonger dans un univers froid d'un asile psychiatrique, le choc a été rude.
Je ne dénigre pas le talent de Philippe Torreton. Il obtient le Molière du meilleur comédien dans le théâtre subventionné pour ce rôle en 2014 ainsi que le Prix de la Critique. Il est nommé chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1999 il est également chevalier de l’Ordre du mérite. L'histoire est entièrement construite autour de lui. Son talent de comédien peut briller. Les autres comédiens ne servent pas à grand chose au final, ils sont tous fades et sans saveurs. Ils pourraient être remplacés par des voix off, des projections, des simples cartons mouvants. Roxanne et Christian sont totalement insipides. Les gascons sont mous et sans vaillance. La comparaison est drôlement rude avec la Comédie Française où chaque personnage a un rôle, a une importance et surtout une véritable présence.
Deux ans après, je me souviens encore des fameuses scènes de combats à l'épée sur scène. Le metteur en scène a vu plus simple pour expliquer la situation. Il n'a rien fait à part le duc de Guise avec un semblant de costume. Le bruit de coup de feu, la lettre ensanglantée arrive et la guerre en finit.
Et que dire de la scène chez Ragueneau avant que Cyrano rencontre Roxanne? L'appétissante boutique devient juste des plateaux repas avec quelques gâteaux que le spectateur ne peut pas voir. Je me souviens de la description dans le livre et de la magnifique scène à la Comédie Française, où j'avais l'impression de sentir les poulets rôtir et les gâteaux cuire. Dans cette version, je sais qu'il y a des gâteaux car les profiteurs poètes de Ragueneau mangent des gâteaux pleins de crèmes et qu'ils en ont sur le visage. D'ailleurs, un va même cracher ce qu'il a mangé sur le sol. Sinon, je serais passer à côté de ce moment.
Je me souviens à la Comédie Française de la passion de Roxanne, de la flamme dans le regard de Christian, l'enthousiasme des gascons... Que me restera t'il de cette pièce à la fin de l'année ? Ce spectacle sans Philippe Torreton et sans tête d'affiche rencontrerait-il le même "succès" ? D'ailleurs, l'écho de cette pièce tient dans le nom de l'acteur célèbre pour son talent de comédien. On parle peut de la mise en scène et je le comprends beaucoup maintenant après avoir vu le spectacle.
La mise en scène m'a beaucoup dérangé tout en m'ennuyant et me perturbant. Pourquoi vouloir se moquer d'Edmond Rostand et de Cyrano de Bergerac ? Philippe Torreton incarne Cyrano habillé comme Pascal le grand frère qui vient la rescousse de familles en difficulté. En effet, bienvenue dans le contemporain. Baskets, jogging, veste de sport et marcel blanc avec la moustache. Par contre à la scène finale, il porte un costume "d'époque" qui va lui être retiré par ses compères de l'asile, bière à la main. Je n'ai pas compris ce changement. Comme ce personnage rêve qu'il est Cyrano, au moment de mourir il en porte les habits. Mais au final, c'est un fou comme un autre, alors on lui retire ces vêtements pour qu'il redevienne comme avant.
Roxanne est une gourdasse qui se comporte comme une adolescente. Elle vient au front retrouvé son Christian car ses lettres l'ont bouleversée. Le metteur en scène a choisi de l'habiller en robe rose avec un diadème. En effet, nous sommes dans un monde de fous.
Le metteur en scène annonce très vite que nous sommes dans un asile. Une fois le noir fait dans la salle, se sont des luminaires directs qui éclairent la salle comme ceux que l'on trouve dans les hôpitaux par exemple. Puis les comédiens rentrent et ils ont tous l'air d'avoir des problèmes psychologiques. Alors ils peuvent incarner les personnages imaginaires de notre pseudo héros Cyrano. Un petit doute est laissé quand même, les murs ne sont pas blancs, ils sont noirs. L'histoire n'est pas totalement cloisonnée.
Sur scène, nous avons d'un côté un juke-box qui va être la zone de diffusion musical qui va diffuser du Piaf au Beatles. De l'autre côté, une armoire et une arrivée d'eau. Entre les deux, du mobilier couleur argent recouvert de blanc, un fauteuil et un lit. Le mobilier va d'ailleurs bouger selon les besoin de l'histoire.
La modernité se fait par la fameuse scène du balcon. Le problème se résout très vite avec un ordinateur et un écran qui descend au milieu de la scène. Les échanges vont se faire via un système comme Skype. Au final, Christian montera quand même cueillir son baiser. Dommage que la téléportation ne soit pas encore d'actualité.
Je sais que la tendance du moment est de moderniser les mises en scène des classiques et tous y passent : Molière, Feydeau, Marivaux et même Gaston Leroux. Mais Cryrano ! J'aime ce texte plus que de raison et le voir ainsi mis en scène avec un tel irrespect des personnages me laisse totalement sur le cul. Personnages secondaires inexistants, mimiques exagérées allant jusqu'à imiter Louis de Funes... Cyrano n'est pas fou, c'est moi qui suis folle de lui. Ce qui me rassure, c'est que le succès n'est pas vraiment au rendez-vous. Est-ce le fait que le spectacle dure 2h45 ? qu'il ne soit pas trop loin de République ? Où la mise en scène trop contemporaine ? Le théâtre proposait des tarifs web sur son site et cela était affiché même dans le théâtre. Etant arrivée très à l'avance, j'entends qu'il y a eu beaucoup d'invitations pour remplir la salle. J'ai acheté ma place à -62%. Les deuxièmes, troisièmes et autres catégories n'étaient pas pleine non plus hier soir. Un Cyrano qui convainc moins que celui de la Comédie Française. Non, Cyrano ne peut pas être dans un asile avec des fous.
Oh Cyrano, je t'aime depuis si longtemps avec tes alexandrins si magnifiques que parfois lorsqu'on ose mettre trop de modernité, j'en enrage de désespoir. Heureusement que Philippe Torreton aime ce texte et lui rend bien hommage. Mais Cyrano chez les fous, très peu pour moi. Alors amis puristes, si vous aimez les combats d'épées, les repas gargantuesque et les fameuses tirades pleines de fougues, allez à la Comédie Française. Vous verrez un spectacle qui risque de vous marquer à jamais.
Philippe Torreton m'a fait encore plus aimer Michel Vuillermoz. Cyrano de Bergerac a bercé mon coeur de jeunesse qui a été ravivé par l'adaptation cinématographique de Jean-Paul Rappeneau en 1999 avec Gérard Depardieu en Cyrano. Puis à la Comédie Française avec l'extraordinaire mise en scène de Denis Podalydès avec en Cyrano, Michel Vuillermoz et le très séduisant Loïc Corbery en Christian, qui se joue à guichet fermé chaque soir. Alors me plonger dans un univers froid d'un asile psychiatrique, le choc a été rude.
Je ne dénigre pas le talent de Philippe Torreton. Il obtient le Molière du meilleur comédien dans le théâtre subventionné pour ce rôle en 2014 ainsi que le Prix de la Critique. Il est nommé chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1999 il est également chevalier de l’Ordre du mérite. L'histoire est entièrement construite autour de lui. Son talent de comédien peut briller. Les autres comédiens ne servent pas à grand chose au final, ils sont tous fades et sans saveurs. Ils pourraient être remplacés par des voix off, des projections, des simples cartons mouvants. Roxanne et Christian sont totalement insipides. Les gascons sont mous et sans vaillance. La comparaison est drôlement rude avec la Comédie Française où chaque personnage a un rôle, a une importance et surtout une véritable présence.
Deux ans après, je me souviens encore des fameuses scènes de combats à l'épée sur scène. Le metteur en scène a vu plus simple pour expliquer la situation. Il n'a rien fait à part le duc de Guise avec un semblant de costume. Le bruit de coup de feu, la lettre ensanglantée arrive et la guerre en finit.
Et que dire de la scène chez Ragueneau avant que Cyrano rencontre Roxanne? L'appétissante boutique devient juste des plateaux repas avec quelques gâteaux que le spectateur ne peut pas voir. Je me souviens de la description dans le livre et de la magnifique scène à la Comédie Française, où j'avais l'impression de sentir les poulets rôtir et les gâteaux cuire. Dans cette version, je sais qu'il y a des gâteaux car les profiteurs poètes de Ragueneau mangent des gâteaux pleins de crèmes et qu'ils en ont sur le visage. D'ailleurs, un va même cracher ce qu'il a mangé sur le sol. Sinon, je serais passer à côté de ce moment.
Je me souviens à la Comédie Française de la passion de Roxanne, de la flamme dans le regard de Christian, l'enthousiasme des gascons... Que me restera t'il de cette pièce à la fin de l'année ? Ce spectacle sans Philippe Torreton et sans tête d'affiche rencontrerait-il le même "succès" ? D'ailleurs, l'écho de cette pièce tient dans le nom de l'acteur célèbre pour son talent de comédien. On parle peut de la mise en scène et je le comprends beaucoup maintenant après avoir vu le spectacle.
La mise en scène m'a beaucoup dérangé tout en m'ennuyant et me perturbant. Pourquoi vouloir se moquer d'Edmond Rostand et de Cyrano de Bergerac ? Philippe Torreton incarne Cyrano habillé comme Pascal le grand frère qui vient la rescousse de familles en difficulté. En effet, bienvenue dans le contemporain. Baskets, jogging, veste de sport et marcel blanc avec la moustache. Par contre à la scène finale, il porte un costume "d'époque" qui va lui être retiré par ses compères de l'asile, bière à la main. Je n'ai pas compris ce changement. Comme ce personnage rêve qu'il est Cyrano, au moment de mourir il en porte les habits. Mais au final, c'est un fou comme un autre, alors on lui retire ces vêtements pour qu'il redevienne comme avant.
Roxanne est une gourdasse qui se comporte comme une adolescente. Elle vient au front retrouvé son Christian car ses lettres l'ont bouleversée. Le metteur en scène a choisi de l'habiller en robe rose avec un diadème. En effet, nous sommes dans un monde de fous.
Le metteur en scène annonce très vite que nous sommes dans un asile. Une fois le noir fait dans la salle, se sont des luminaires directs qui éclairent la salle comme ceux que l'on trouve dans les hôpitaux par exemple. Puis les comédiens rentrent et ils ont tous l'air d'avoir des problèmes psychologiques. Alors ils peuvent incarner les personnages imaginaires de notre pseudo héros Cyrano. Un petit doute est laissé quand même, les murs ne sont pas blancs, ils sont noirs. L'histoire n'est pas totalement cloisonnée.
Sur scène, nous avons d'un côté un juke-box qui va être la zone de diffusion musical qui va diffuser du Piaf au Beatles. De l'autre côté, une armoire et une arrivée d'eau. Entre les deux, du mobilier couleur argent recouvert de blanc, un fauteuil et un lit. Le mobilier va d'ailleurs bouger selon les besoin de l'histoire.
La modernité se fait par la fameuse scène du balcon. Le problème se résout très vite avec un ordinateur et un écran qui descend au milieu de la scène. Les échanges vont se faire via un système comme Skype. Au final, Christian montera quand même cueillir son baiser. Dommage que la téléportation ne soit pas encore d'actualité.
Je sais que la tendance du moment est de moderniser les mises en scène des classiques et tous y passent : Molière, Feydeau, Marivaux et même Gaston Leroux. Mais Cryrano ! J'aime ce texte plus que de raison et le voir ainsi mis en scène avec un tel irrespect des personnages me laisse totalement sur le cul. Personnages secondaires inexistants, mimiques exagérées allant jusqu'à imiter Louis de Funes... Cyrano n'est pas fou, c'est moi qui suis folle de lui. Ce qui me rassure, c'est que le succès n'est pas vraiment au rendez-vous. Est-ce le fait que le spectacle dure 2h45 ? qu'il ne soit pas trop loin de République ? Où la mise en scène trop contemporaine ? Le théâtre proposait des tarifs web sur son site et cela était affiché même dans le théâtre. Etant arrivée très à l'avance, j'entends qu'il y a eu beaucoup d'invitations pour remplir la salle. J'ai acheté ma place à -62%. Les deuxièmes, troisièmes et autres catégories n'étaient pas pleine non plus hier soir. Un Cyrano qui convainc moins que celui de la Comédie Française. Non, Cyrano ne peut pas être dans un asile avec des fous.
Oh Cyrano, je t'aime depuis si longtemps avec tes alexandrins si magnifiques que parfois lorsqu'on ose mettre trop de modernité, j'en enrage de désespoir. Heureusement que Philippe Torreton aime ce texte et lui rend bien hommage. Mais Cyrano chez les fous, très peu pour moi. Alors amis puristes, si vous aimez les combats d'épées, les repas gargantuesque et les fameuses tirades pleines de fougues, allez à la Comédie Française. Vous verrez un spectacle qui risque de vous marquer à jamais.
Le jeu des acteurs est globalement très bon. Surtout Philippe Torreton ! Parfaite illustration de Cyrano. Je n'oserais presque plus le voir autrement ! Petite déception par contre concernant Roxanne. Sa voix portait peu et on avait presque la sensation de se faire crier dessus, là où ses propos n'étaient que tendresse et douceur...
Sinon, concernant la mise en scène, j'espère que les autres spectateurs auront une plus grande sensibilité. Je n'ai personnellement pas su apprécier. Je m'explique : au début de la pièce, on veut bien accorder du crédit : "Drôle de cadre... Pourquoi pas, soyons novateurs" ! La scène du balcon y est d'ailleurs très novatrice, bien qu'elle soit paradoxalement amenée. Mais finalement la deuxième moitié est juste... Étrange. Le ressenti est fouillis. L'histoire continue à prendre tout son sens (cette pièce n'est pas jouée des centaines de fois pour rien non plus) mais la mise en scène non. On comprend plus pourquoi ni comment les événements se suivent. L'inconvénient est que la mise en scène est une question de goût. On aime ou pas. Néanmoins, ne pas hésiter à voir la pièce. Les acteurs sont percutants tout en étant sensibles. Le texte est fidèle.
Les trois heures passent finalement relativement rapidement.
A ne pas passer à côté. Ne serait-ce que pour se faire un avis.
Sinon, concernant la mise en scène, j'espère que les autres spectateurs auront une plus grande sensibilité. Je n'ai personnellement pas su apprécier. Je m'explique : au début de la pièce, on veut bien accorder du crédit : "Drôle de cadre... Pourquoi pas, soyons novateurs" ! La scène du balcon y est d'ailleurs très novatrice, bien qu'elle soit paradoxalement amenée. Mais finalement la deuxième moitié est juste... Étrange. Le ressenti est fouillis. L'histoire continue à prendre tout son sens (cette pièce n'est pas jouée des centaines de fois pour rien non plus) mais la mise en scène non. On comprend plus pourquoi ni comment les événements se suivent. L'inconvénient est que la mise en scène est une question de goût. On aime ou pas. Néanmoins, ne pas hésiter à voir la pièce. Les acteurs sont percutants tout en étant sensibles. Le texte est fidèle.
Les trois heures passent finalement relativement rapidement.
A ne pas passer à côté. Ne serait-ce que pour se faire un avis.
Du panache ! Oui cette pièce finit par en dégager... L'intemporalité des vers de Rostand, l'énergie de Torreton et quelques idées osées et très originales de mise en scène éclairent de façon différente cette oeuvre si classique.
Pourtant il m'en a fallu du temps pour entrer dans cette adaptation ! Ce contexte d'asile, dans un décor froid et lugubre, l'agitation des internés desservent dans un premier temps le texte et l'émotion, c'est, quand cet univers psychiatrique est quitté, que l'on commence à être ému, touché, par les sentiments des personnages, la poésie, les thèmes éternels de l'amour, l'honneur, la liberté...
Mes 3 scènes préférées : celle du balcon (super trouvaille !), celle du "non merci" aux honneurs et celle finale du Panache !
Pourtant il m'en a fallu du temps pour entrer dans cette adaptation ! Ce contexte d'asile, dans un décor froid et lugubre, l'agitation des internés desservent dans un premier temps le texte et l'émotion, c'est, quand cet univers psychiatrique est quitté, que l'on commence à être ému, touché, par les sentiments des personnages, la poésie, les thèmes éternels de l'amour, l'honneur, la liberté...
Mes 3 scènes préférées : celle du balcon (super trouvaille !), celle du "non merci" aux honneurs et celle finale du Panache !
Le mercredi 10 février, je me suis rendue au spectacle tant acclamé, Cyrano de Bergerac au Théâtre de la Porte St-Martin.
Tout d'abord, le jeu des acteurs est génial, j'ai adoré tous les comédiens quels qu'ils soient, que ce soit Philippe Torreton en un Cyrano énergique et fou, ou Julie-Anne Roth dans une Roxane juvénile et brillante ; leur jeu est le meilleur aspect de toute la pièce à mon avis.
La musique introduite par le juke box est assez amusante, quoique trop présente à quelques moments, et se révèle parfois inutile. Par rapport à la mise en scène, c'est là où j'ai quelques reproches, et quelques interrogations. Bon déjà j'ai absolument adoré l'idée de transformer la scène du balcon en discussion Skype, c'était très cohérent et très amusant, et cela n'a rien enlevé à la scène, ça l'a juste actualisée ! J'ai aussi beaucoup apprécié le cordon à linge que Cyrano étend dans tout l'espace de la scène et qu'il y suspend les lettres d'amour de Roxane. Par contre, je suis moins convaincue par l'idée générale, de transposer la pièce en asile psychiatrique. L'idée en soi est originale, et peut tout à fait être cohérente, sauf que j'ai trouvé que mis à part les décors qui sont vraiment révélateurs d'un hôpital de ce type, et quelques scènes, on ne voit pas qu'on est dans un lieu tel. Les transitions entre les grandes scènes de la pièce sont vivement imprégnées de cette idée d'asile, mais les scènes en elles-même ne prennent plus de sens avec la transposition.
Par exemple, la scène finale est très juste (d'ailleurs elle est extrêmement touchante, dûe à la beauté du texte et au jeu de Philippe Torreton) mais pourtant je ne l'ai pas trouvée cohérente avec l'histoire des fous. On se demande si Dominique Pitoiset, le metteur en scène, ne s'en est pas servi uniquement pour rendre la pièce originale et les transitions faciles. De plus, je pense que l'idée d'un asile aurait pu être tellement plus exploitée et travaillée !
Enfin bref, mise à part cette incompréhension vis-à-vis de la transposition moderne, j'ai vraiment beaucoup aimé cette pièce. Une belle réussite.
Tout d'abord, le jeu des acteurs est génial, j'ai adoré tous les comédiens quels qu'ils soient, que ce soit Philippe Torreton en un Cyrano énergique et fou, ou Julie-Anne Roth dans une Roxane juvénile et brillante ; leur jeu est le meilleur aspect de toute la pièce à mon avis.
La musique introduite par le juke box est assez amusante, quoique trop présente à quelques moments, et se révèle parfois inutile. Par rapport à la mise en scène, c'est là où j'ai quelques reproches, et quelques interrogations. Bon déjà j'ai absolument adoré l'idée de transformer la scène du balcon en discussion Skype, c'était très cohérent et très amusant, et cela n'a rien enlevé à la scène, ça l'a juste actualisée ! J'ai aussi beaucoup apprécié le cordon à linge que Cyrano étend dans tout l'espace de la scène et qu'il y suspend les lettres d'amour de Roxane. Par contre, je suis moins convaincue par l'idée générale, de transposer la pièce en asile psychiatrique. L'idée en soi est originale, et peut tout à fait être cohérente, sauf que j'ai trouvé que mis à part les décors qui sont vraiment révélateurs d'un hôpital de ce type, et quelques scènes, on ne voit pas qu'on est dans un lieu tel. Les transitions entre les grandes scènes de la pièce sont vivement imprégnées de cette idée d'asile, mais les scènes en elles-même ne prennent plus de sens avec la transposition.
Par exemple, la scène finale est très juste (d'ailleurs elle est extrêmement touchante, dûe à la beauté du texte et au jeu de Philippe Torreton) mais pourtant je ne l'ai pas trouvée cohérente avec l'histoire des fous. On se demande si Dominique Pitoiset, le metteur en scène, ne s'en est pas servi uniquement pour rendre la pièce originale et les transitions faciles. De plus, je pense que l'idée d'un asile aurait pu être tellement plus exploitée et travaillée !
Enfin bref, mise à part cette incompréhension vis-à-vis de la transposition moderne, j'ai vraiment beaucoup aimé cette pièce. Une belle réussite.
Amateurs du chef-d'oeuvre d'Edmond Rostand, méfiez-vous de ce Cyrano !
Sous prétexte de dépoussiérer un classique, Dominique Pitoiset en propose une transposition moderne dans un hôpital psychiatrique. Une idée qui s'avère aussi inattendue qu'inappropriée.
Le texte est foulé aux pieds par des acteurs qui jouent la folie de l'esprit au lieu de s'amuser de celle de l'amour. Tantôt mitraillés, tantôt chuchotés par la troupe, les mots sont maltraités et vidés de leur sens. Au final, la pièce perd toute sa charge émotionnelle et le public assiste, impuissant, à la lente mise à mort de la poésie de l'oeuvre de Rostand. Ce Cyrano en marcel peut bien aller se rhabiller.
Sous prétexte de dépoussiérer un classique, Dominique Pitoiset en propose une transposition moderne dans un hôpital psychiatrique. Une idée qui s'avère aussi inattendue qu'inappropriée.
Le texte est foulé aux pieds par des acteurs qui jouent la folie de l'esprit au lieu de s'amuser de celle de l'amour. Tantôt mitraillés, tantôt chuchotés par la troupe, les mots sont maltraités et vidés de leur sens. Au final, la pièce perd toute sa charge émotionnelle et le public assiste, impuissant, à la lente mise à mort de la poésie de l'oeuvre de Rostand. Ce Cyrano en marcel peut bien aller se rhabiller.
Il m'aura fallu 45 minutes pour accepter ce nouvel univers de Cyrano.
La mise en scène et ce choix de la folie pour l'ensemble des personnages ont été durs à admettre.
Puis le texte de Rostand et le jeu magistral de Philippe Torreton m'ont emporté.
J'ai mis du temps à aimer cette nouvelle version de Cyrano mais je suis sorti convaincu au final.
La mise en scène et ce choix de la folie pour l'ensemble des personnages ont été durs à admettre.
Puis le texte de Rostand et le jeu magistral de Philippe Torreton m'ont emporté.
J'ai mis du temps à aimer cette nouvelle version de Cyrano mais je suis sorti convaincu au final.
Cyrano de Bergerac est un chef-d'oeuvre.
Un chef-d'oeuvre qui parle d'amour, d'esprit, de physique, de blessure, de désespoir. Cyrano peut être considéré comme un fou, c'est vrai. Mais Christian, mais Roxane, Ragueneau, et De Guiche ? Non.
En transposant l'oeuvre dans un hôpital psychiatrique, Dominique Pitoiset fait un grave erreur. Pas à un moment dans le texte, son choix ne se justifie. C'est un caprice pour faire parler de ce spectacle qui, sans Philippe Torreton et le merveilleux texte de Rostand, ne tiendrait pas la route. Le metteur en scène s'est cru au-dessus du génial Rostand, et c'était une erreur.
Dommage.
Un chef-d'oeuvre qui parle d'amour, d'esprit, de physique, de blessure, de désespoir. Cyrano peut être considéré comme un fou, c'est vrai. Mais Christian, mais Roxane, Ragueneau, et De Guiche ? Non.
En transposant l'oeuvre dans un hôpital psychiatrique, Dominique Pitoiset fait un grave erreur. Pas à un moment dans le texte, son choix ne se justifie. C'est un caprice pour faire parler de ce spectacle qui, sans Philippe Torreton et le merveilleux texte de Rostand, ne tiendrait pas la route. Le metteur en scène s'est cru au-dessus du génial Rostand, et c'était une erreur.
Dommage.
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