Critiques pour l'événement Cendrillon, par Joël Pommerat
Joël Pommerat s'est fait un nom dans le monde du théâtre. Il sait surprendre le public là où il n'a pas l'habitude.
Si on ne le sait pas avant de venir, on le sait dès les premières minutes. Le spectacle débute avec un homme qui danse sur scène sur un fond sonore avec des images sur les trois autres faces de la scène.
Puis après on voit la projection sur le mur du fond de la mère de Cendrillon en train de mourir qui murmure. Les trois murs de scène sont occupés et de se transforment au besoin de l'histoire. Lorsqu'ils sont dans la maison on voit une baie vitrée qui donne sur l'extérieur. Des oiseaux viennent s'y écraser. La BNF avait le même souci dans l'espace jardin. Maintenant, avec des oiseaux collés sur les façades le problème est résolu. Il se transforment avec des miroirs, des écrans géants ou des murs avec des portes. C'est un système très ingénieux.
Le metteur en scène fait aussi le choix de comédiens hors norme. Ils ont des corps, des tronches, des timbres de voie ouvertement différents. Là où la plupart font un casting avec des gens représentant la norme, Pommerat affirme la différence pour donner plus de relief à ses personnages. De plus, 5 comédiens vont incarner 9 personnages. Catherine Mestoussis joue la belle-mère, horrible qui a un charisme étonnant et une voix grave qui résonne. Elle m'a fait penser à Marine le Pen dans le son de sa voix. En face, le choc de génération avec Déborah Rouach, petit avec une voix fragile qui s'habille avec aisance dans le personnage de Cendrillon.
Sans oublier les autres comédiens plus secondaires. Noémie Carcaud incarne une des pestes de soeur et aussi la bonne fée de la fillette. Caroline Donnelly, incarne l'autre soeur et aussi le jeune prince. Alfredo Canavate interprète à la fois le père de Cendrillon et le roi. D'ailleurs, il est le seul homme dans ce spectacle. Ainsi cela met en valeur le sujet de la féminité et la rivalité que cela engendre.
Il s'affirme par la modernité des personnages. Les soeurs sont toujours connectées sur leur smartphone. Leur obsession n'est pas uniquement de trouver un prince. Elles sont odieuses, cruelles et moqueuses. Le père ne dit rien. Sandra subit et accepte. C'est inacceptable. On voudrait l'aider et mettre un coup de pied dans la fourmilière. Le salut viendra à la fin avec la rencontre d'un prince. Mais l'enthousiasme, l'amour fou n'est pas au rendez-vous. Deux âmes esseulées se rencontrent et c'est tout. Pas de scène sentimentale à part le fait qu'ils dansent tout deux à un bal. Pas de mariage et pas pleins d'enfants. Mais cette histoire cruelle n'est pas dénuée d'humour. Bien au contraire, on rit bien souvent. Joël Pommerat change des éléments avec le prince qui donne sa chaussure à la Sandra, c'est la belle-mère qui fait du charme au prince, la fée est dépressive et pas très douée...
Une belle pièce où Joël Pommerat met en valeur les liens irréductibles entre le chagrin et la culpabilité. Le tout avec des comédiens talentueux et une mise en scène très originale.
Si on ne le sait pas avant de venir, on le sait dès les premières minutes. Le spectacle débute avec un homme qui danse sur scène sur un fond sonore avec des images sur les trois autres faces de la scène.
Puis après on voit la projection sur le mur du fond de la mère de Cendrillon en train de mourir qui murmure. Les trois murs de scène sont occupés et de se transforment au besoin de l'histoire. Lorsqu'ils sont dans la maison on voit une baie vitrée qui donne sur l'extérieur. Des oiseaux viennent s'y écraser. La BNF avait le même souci dans l'espace jardin. Maintenant, avec des oiseaux collés sur les façades le problème est résolu. Il se transforment avec des miroirs, des écrans géants ou des murs avec des portes. C'est un système très ingénieux.
Le metteur en scène fait aussi le choix de comédiens hors norme. Ils ont des corps, des tronches, des timbres de voie ouvertement différents. Là où la plupart font un casting avec des gens représentant la norme, Pommerat affirme la différence pour donner plus de relief à ses personnages. De plus, 5 comédiens vont incarner 9 personnages. Catherine Mestoussis joue la belle-mère, horrible qui a un charisme étonnant et une voix grave qui résonne. Elle m'a fait penser à Marine le Pen dans le son de sa voix. En face, le choc de génération avec Déborah Rouach, petit avec une voix fragile qui s'habille avec aisance dans le personnage de Cendrillon.
Sans oublier les autres comédiens plus secondaires. Noémie Carcaud incarne une des pestes de soeur et aussi la bonne fée de la fillette. Caroline Donnelly, incarne l'autre soeur et aussi le jeune prince. Alfredo Canavate interprète à la fois le père de Cendrillon et le roi. D'ailleurs, il est le seul homme dans ce spectacle. Ainsi cela met en valeur le sujet de la féminité et la rivalité que cela engendre.
Il s'affirme par la modernité des personnages. Les soeurs sont toujours connectées sur leur smartphone. Leur obsession n'est pas uniquement de trouver un prince. Elles sont odieuses, cruelles et moqueuses. Le père ne dit rien. Sandra subit et accepte. C'est inacceptable. On voudrait l'aider et mettre un coup de pied dans la fourmilière. Le salut viendra à la fin avec la rencontre d'un prince. Mais l'enthousiasme, l'amour fou n'est pas au rendez-vous. Deux âmes esseulées se rencontrent et c'est tout. Pas de scène sentimentale à part le fait qu'ils dansent tout deux à un bal. Pas de mariage et pas pleins d'enfants. Mais cette histoire cruelle n'est pas dénuée d'humour. Bien au contraire, on rit bien souvent. Joël Pommerat change des éléments avec le prince qui donne sa chaussure à la Sandra, c'est la belle-mère qui fait du charme au prince, la fée est dépressive et pas très douée...
Une belle pièce où Joël Pommerat met en valeur les liens irréductibles entre le chagrin et la culpabilité. Le tout avec des comédiens talentueux et une mise en scène très originale.
Dans le même genre