Critiques pour l'événement Amok
Plutôt qu'une critique, je vous propose le compte rendu du débat que j'ai eu avec mon amie à la sortie de la pièce car une chose est sure, cette pièce divise.
De la mise en scène, trop simpliste et cheap (on est au poche en même temps...) ou parsemée de jolies petites idées (chère Florelle, nous avons appréciées ces ombres chinoises) ; au texte soignée et poétique mais manquant mettant du temps à démarrer et peut être manquant d'enjeux comparée à la puissance du jeu (encore faut-il comprendre la folie d'un personnage isolé de son monde depuis des années); tout nous a divisé.
Insistons sur la performance d'Alexis Moncorgé qui a mon sens n'a pas volé son Molière. Il dégage un tel charisme, il en faut pour tenir ce seul en scène complexe, et vit ce texte avec une telle énergie, un texte débité avec force et un engagement physique absolu, qu'on est pris totalement dans la peau de ce personnage tourmenté. Ou alors, on peut trouver qu'il en fait trop.
Ne pouvant vous dire si ce spectacle vous plaira, je ne peux que vous inviter à vous faire votre propre opinion, dans le cas contraire vous assisterez tout de même à la lecture d'un beau texte de Zweig.
De la mise en scène, trop simpliste et cheap (on est au poche en même temps...) ou parsemée de jolies petites idées (chère Florelle, nous avons appréciées ces ombres chinoises) ; au texte soignée et poétique mais manquant mettant du temps à démarrer et peut être manquant d'enjeux comparée à la puissance du jeu (encore faut-il comprendre la folie d'un personnage isolé de son monde depuis des années); tout nous a divisé.
Insistons sur la performance d'Alexis Moncorgé qui a mon sens n'a pas volé son Molière. Il dégage un tel charisme, il en faut pour tenir ce seul en scène complexe, et vit ce texte avec une telle énergie, un texte débité avec force et un engagement physique absolu, qu'on est pris totalement dans la peau de ce personnage tourmenté. Ou alors, on peut trouver qu'il en fait trop.
Ne pouvant vous dire si ce spectacle vous plaira, je ne peux que vous inviter à vous faire votre propre opinion, dans le cas contraire vous assisterez tout de même à la lecture d'un beau texte de Zweig.
Tombé récemment dans le domaine public, Zweig n'en finit plus d'être "monté"... et c'est pour notre plus grand plaisir dans cette adaptation d'Amok menée par la formidable énergie d'Alexis Moncorgé !
Le personnage, un médecin, va nous confier un lourd secret et nous conter sa descente aux enfers, son Amok.
Si tout commence telle une confidence, un secret trop lourd à porter, Alexis Moncorgé nous entraîne peu à peu dans la folie, l’obsession fiévreuse de son personnage nous gagne et la moiteur de la Malaisie se confond presque avec la chaleur de cette petite salle...
Même s'il ne s'agit pas du meilleur texte de Zweig, Alexis Moncorgé le transcende par sa performance, impeccable : à la fois passionnée et désespérée !
La mise en scène et la scénographie appuient subtilement l'ensemble, la salle du Poche (celle du haut pour cette reprise de 60 dates) se prêtant tout à fait à ce spectacle. Belle création sonore.
Courez-y, pour la pièce bien sûr, mais aussi pour découvrir Alexis Moncorgé !
Le personnage, un médecin, va nous confier un lourd secret et nous conter sa descente aux enfers, son Amok.
Si tout commence telle une confidence, un secret trop lourd à porter, Alexis Moncorgé nous entraîne peu à peu dans la folie, l’obsession fiévreuse de son personnage nous gagne et la moiteur de la Malaisie se confond presque avec la chaleur de cette petite salle...
Même s'il ne s'agit pas du meilleur texte de Zweig, Alexis Moncorgé le transcende par sa performance, impeccable : à la fois passionnée et désespérée !
La mise en scène et la scénographie appuient subtilement l'ensemble, la salle du Poche (celle du haut pour cette reprise de 60 dates) se prêtant tout à fait à ce spectacle. Belle création sonore.
Courez-y, pour la pièce bien sûr, mais aussi pour découvrir Alexis Moncorgé !
Reprise parisienne de ce seul en scène qui connut un vif succès la saison dernière. Il s’agit de la toute première création de Chayle et Compagnie. Dès les premiers instants, on comprend pourquoi le bouche à oreille a fait un tel travail autour de ce spectacle. Le matériau de départ n’est ni plus ni moins qu’une de ces nouvelles de Stefan Zweig dont on raffole.
Amok ou le Fou de Malaisie, c’est l’histoire d’un médecin allemand parti pratiquer en Indonésie. C’est l’histoire de son amour obsessionnel pour une femme. Une passion tellement funeste que le narrateur la compare à l’amok, cet accès subit de violence meurtrière observé par de nombreux ethnologues, notamment en Malaisie. Adapter à la scène cette œuvre de Zweig constituait déjà une gageure. Décider d’en façonner un seul en scène était un pari plus risqué encore. Caroline Darnay et Alexis Moncorgé le relèvent avec brio.
Imposant, captivant, envoûtant, le comédien incarne avec entrain l’ensemble des protagonistes mais c’est indéniablement son personnage principal du jeune médecin fuyant la Malaisie qui nous émeut violemment. Lorsqu’il nous confie son lourd secret, lorsqu’il se dévoile, se met à nu, nous sommes conquis. Les yeux tantôt mouillés tantôt hargneux, la voix tantôt chancelante tantôt éclatante, il nous fait revivre son histoire d’amour enflammée. Peu à peu, l’air de rien, il nous entraîne dans sa chute, dans son plongeon à mort, dans son amok à lui.
Amok ou le Fou de Malaisie, c’est l’histoire d’un médecin allemand parti pratiquer en Indonésie. C’est l’histoire de son amour obsessionnel pour une femme. Une passion tellement funeste que le narrateur la compare à l’amok, cet accès subit de violence meurtrière observé par de nombreux ethnologues, notamment en Malaisie. Adapter à la scène cette œuvre de Zweig constituait déjà une gageure. Décider d’en façonner un seul en scène était un pari plus risqué encore. Caroline Darnay et Alexis Moncorgé le relèvent avec brio.
Imposant, captivant, envoûtant, le comédien incarne avec entrain l’ensemble des protagonistes mais c’est indéniablement son personnage principal du jeune médecin fuyant la Malaisie qui nous émeut violemment. Lorsqu’il nous confie son lourd secret, lorsqu’il se dévoile, se met à nu, nous sommes conquis. Les yeux tantôt mouillés tantôt hargneux, la voix tantôt chancelante tantôt éclatante, il nous fait revivre son histoire d’amour enflammée. Peu à peu, l’air de rien, il nous entraîne dans sa chute, dans son plongeon à mort, dans son amok à lui.
Récit fiévreux d'une course contre la mort où la passion se confond avec la folie, où l’obsession qui l’aliène à une femme ressemble à l’amok, crise meurtrière.
Belle performance d'acteur, jolie mise en scène, mais j'ai moins aimé le texte que d'autres Stefan Zweig...
Belle performance d'acteur, jolie mise en scène, mais j'ai moins aimé le texte que d'autres Stefan Zweig...
Mention spéciale et fort positive pour l'acteur.
Quant à la pièce, elle préfigure le suicide de Stefan Zweig avec son caractère emphatique, narcissique et ... égoïste (référence à l'attirance morbide exercée sur son épouse). L'intrigue comme le texte sont pesants.
La pièce mérite d'être vue pour cet acteur si sympatique et vivant qui mérite d'être soutenu par de nombreux spectateurs.
Quant à la pièce, elle préfigure le suicide de Stefan Zweig avec son caractère emphatique, narcissique et ... égoïste (référence à l'attirance morbide exercée sur son épouse). L'intrigue comme le texte sont pesants.
La pièce mérite d'être vue pour cet acteur si sympatique et vivant qui mérite d'être soutenu par de nombreux spectateurs.
Dans la cave intimiste du Poche, Alexis Moncorgé adapte et joue avec exaltation Amok, une nouvelle passionnelle de Zweig. Bête de scène, le petit-fils de Jean Gabin se retrouve vertigineusement possédé par le mauvais génie malais. Il porte sur ses solides épaules une mise en scène illustrative coupant court à l’imaginaire.
Mars 1912. Sur le pont d’un navire, un médecin décide d’avouer un lourd secret. Il fuit les Indes afin d’échapper au fantôme qui le hante. Celui d’une femme orgueilleuse préférant mourir plutôt que de porter l’enfant d’un adultère. Venue trouver en cachette notre anti-héros alcoolique et dépressif pour avorter incognito, elle se heurte au refus d’un homme cruel. Bien qu’il fonde seulement pour les dominatrices à poigne, le médecin veut forcer sa belle hautaine à le supplier, histoire de changer la donne. Pris de remords, il fait cependant volte-face et tel un amok, se met à la pourchasser afin de tenter la sauver.
Chez Zweig, tout se résume à la passion. Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, Destruction d’un coeur, Brûlant secret, La Confusion des sentiments… Autant de nouvelles-phares d’un disséqueur des montagnes russes émotionnelles. Pour Alexis Moncorgé, Amok condense à les thématiques zweguiennes à leur paroxysme en privilégiant le motif du secret, brûlure incandescente difficile à garder pour soi…
Folle ivresse
L’écrin confiné du sous-sol du Poche offre un lieu propice aux confidences : le beau mâle viril se livre corps et âme dans cette plongée démentielle et progressive dans la folie. Le phénomène de rétrospection analytique et froide n’entrave pas le souvenir bouillonnant d’une telle obsession. Le comédien restitue l’ivresse du lâcher-prise démoniaque avec une rage d’interprétation tout à fait saisissante. Le public tremble face à cet homme qui bascule de la rationalité vers la dépossession la plus complète.
En revanche, le travail scénique de Caroline Darnay semble presque superflu : quitte à être radical, la seule présence d’Alexis Moncorgé aurait suffi à nous emmener dans son univers d’aliénation. Pas besoin d’ombres chinoises représentant une forêt, de musique tropicale, de danse frénétique d’exorciste ou de bruits de mouettes et de cloches pour créer une ambiance. Le travail sonore et gestuel s’avère pénible car bêtement illustratif. Ces multiples effets de réel empêchent justement de construire une représentation mentale car ils pointent sans cesse du doigt une démarche interprétative à suivre et à subir. Les jeux de lumière en clair obscur de Denis Koransky sont eux bien plus inspirés et subtils.
En somme, cet Amok vaut surtout pour la densité de jeu d’Alexis Moncorgé qui se glisse avec bonheur dans la peau d’un fou amoureux qui hypnotise son auditoire.
Mars 1912. Sur le pont d’un navire, un médecin décide d’avouer un lourd secret. Il fuit les Indes afin d’échapper au fantôme qui le hante. Celui d’une femme orgueilleuse préférant mourir plutôt que de porter l’enfant d’un adultère. Venue trouver en cachette notre anti-héros alcoolique et dépressif pour avorter incognito, elle se heurte au refus d’un homme cruel. Bien qu’il fonde seulement pour les dominatrices à poigne, le médecin veut forcer sa belle hautaine à le supplier, histoire de changer la donne. Pris de remords, il fait cependant volte-face et tel un amok, se met à la pourchasser afin de tenter la sauver.
Chez Zweig, tout se résume à la passion. Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, Destruction d’un coeur, Brûlant secret, La Confusion des sentiments… Autant de nouvelles-phares d’un disséqueur des montagnes russes émotionnelles. Pour Alexis Moncorgé, Amok condense à les thématiques zweguiennes à leur paroxysme en privilégiant le motif du secret, brûlure incandescente difficile à garder pour soi…
Folle ivresse
L’écrin confiné du sous-sol du Poche offre un lieu propice aux confidences : le beau mâle viril se livre corps et âme dans cette plongée démentielle et progressive dans la folie. Le phénomène de rétrospection analytique et froide n’entrave pas le souvenir bouillonnant d’une telle obsession. Le comédien restitue l’ivresse du lâcher-prise démoniaque avec une rage d’interprétation tout à fait saisissante. Le public tremble face à cet homme qui bascule de la rationalité vers la dépossession la plus complète.
En revanche, le travail scénique de Caroline Darnay semble presque superflu : quitte à être radical, la seule présence d’Alexis Moncorgé aurait suffi à nous emmener dans son univers d’aliénation. Pas besoin d’ombres chinoises représentant une forêt, de musique tropicale, de danse frénétique d’exorciste ou de bruits de mouettes et de cloches pour créer une ambiance. Le travail sonore et gestuel s’avère pénible car bêtement illustratif. Ces multiples effets de réel empêchent justement de construire une représentation mentale car ils pointent sans cesse du doigt une démarche interprétative à suivre et à subir. Les jeux de lumière en clair obscur de Denis Koransky sont eux bien plus inspirés et subtils.
En somme, cet Amok vaut surtout pour la densité de jeu d’Alexis Moncorgé qui se glisse avec bonheur dans la peau d’un fou amoureux qui hypnotise son auditoire.
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